( *45 )
Planche soixante-neuvième — U Empereur honorant le
malheur ; par M. Debret.
A la prise d’Ulm, lorsque plus de 3o,ooo hommes
sortirent de cette ville, pour déposer leurs armes aux pieds
du Vainqueur, des militaires allemands racontèrent à
plusieurs de nos officiers que dans une circonstance à
peu près semblable en Italie, le général français voyant
passer des Autrichiens blesses et faits prisonniers, ôta son
chapeau en disant : honneur au courage malheureux. Ces
paroles n’avaient été recueillies par aucun français, mais
les infortunés pour qui elles avaient été une consolation en
avaient conservé le souvenir , et maintenant elles appar-
tiennent à l’histoire.
Heureux! lorsque les arts peuvent aussi consacrer par
leurs travaux quelques-uns de ces traits qui font si bien
connaître l’ame d’un héros ! M. Debret ne peut que s’ap-
plaudir d’avoir choisi un sujet aussi intéressant.
L’Empereur , entouré de son état-major , arrête son
cheval à la vue d’officiers autrichiens blessés, les uns
placés sur des chariots, les autres portés par des Allemands
et des Français compatissansqui leur ont fait un brancard
avec des fusils ; l’Empereur ôte son chapeau, et les Pri-
sonniers, étonnés du respect qu’ils inspirent à leur vain-
queur, tournent vers lui des yeux où se peignent l’admi-
ration et la reconnaissance.
Ce tableau, dont les figures sont de grandeur naturelle,
a réuni tous les suffrages à l’exposition de cette année. Les
groupes sont bien disposés; les attitudes et les expressions
vraies ; le dessin est d’un bon style. Le public a paru desirer
35
I2r.
Planche soixante-neuvième — U Empereur honorant le
malheur ; par M. Debret.
A la prise d’Ulm, lorsque plus de 3o,ooo hommes
sortirent de cette ville, pour déposer leurs armes aux pieds
du Vainqueur, des militaires allemands racontèrent à
plusieurs de nos officiers que dans une circonstance à
peu près semblable en Italie, le général français voyant
passer des Autrichiens blesses et faits prisonniers, ôta son
chapeau en disant : honneur au courage malheureux. Ces
paroles n’avaient été recueillies par aucun français, mais
les infortunés pour qui elles avaient été une consolation en
avaient conservé le souvenir , et maintenant elles appar-
tiennent à l’histoire.
Heureux! lorsque les arts peuvent aussi consacrer par
leurs travaux quelques-uns de ces traits qui font si bien
connaître l’ame d’un héros ! M. Debret ne peut que s’ap-
plaudir d’avoir choisi un sujet aussi intéressant.
L’Empereur , entouré de son état-major , arrête son
cheval à la vue d’officiers autrichiens blessés, les uns
placés sur des chariots, les autres portés par des Allemands
et des Français compatissansqui leur ont fait un brancard
avec des fusils ; l’Empereur ôte son chapeau, et les Pri-
sonniers, étonnés du respect qu’ils inspirent à leur vain-
queur, tournent vers lui des yeux où se peignent l’admi-
ration et la reconnaissance.
Ce tableau, dont les figures sont de grandeur naturelle,
a réuni tous les suffrages à l’exposition de cette année. Les
groupes sont bien disposés; les attitudes et les expressions
vraies ; le dessin est d’un bon style. Le public a paru desirer
35
I2r.