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Nucerinus lui avait rendu de si utiles secours pendant }&
guerre d'Afrique, et fut dès-lors appelée Cirta Sittianoruiu et
Cirta Julia, jusqu'à ce qu'au rv3 siècle elle reçût îe nom de
Constantine qui lui est resté (I).

De trois côtés, la ville est dominée par des hauteurs: au
Nord-Est, c'est le Mecid ; au Sud, le Mansoura, et à l'Ouest
le Coudiat-Ati, qui servit successivement de cimetierre aux
Numides, aux Romains, aux Arabes, aux Berbères et aux
Turcs. De chacun de ces points elle présente un panorama
étrange, quelque chose d'inconnu, d'inexplicable au premier
coup-d'œil, une cohue compacte d'habitations sans ordre et
sans symétrie, comme des moutons et dos agneaux couchés
pèle-mêle dans une bergerie. Çà et là, quelques tourelles car-
rées pyramident au-dessus des toitures qui affectent la forme
de barques renversées. Mais pas une terrasse : car les terrasses
sont faites pour des hivers moins rigoureux.

Le géographe El-Bekri a surnommé Constantine Bclad-el-
hawa « la cité aérienne » ou plutôt « la ville du ravin, »
puisque le mot hawa signifie en même temps air et ravin.
Non moins hardi dans ses métaphores, le poète El-Abdéry (2)
décrit ainsi la position exceptionnelle de Constantine : c Pareil
au bracelet qui cercle le bras, le fleuve rugissant au fond d'un
ravin taillé à pic, enserre la roche qui la supporte, et la défend
comme les monts escarpés protègent le nid du corbeau aa-
cem. »

Nous pourrions encore , au profit du tableau , citer la ma-
nière pittoresque, quoique un peu hyperbolique dont un ber-
bère représente la ville de Constantine au chef de l'armée
musulmane, Sidi Okba-ben-Nàfé, lorsqu'il vint pour s'en
emparer : « Le nid d'un aigle est moins inaccessible. Les
habitants l'ont surnommée la cité aérienne. Groupés à l'orifice
de ses citernes, les nuages se penchent pour y verser leurs
eaux. Assise sur un immense bloc de granit, que la baguette
d'un magicien semble avoir arraché des masses environnantes,
elle se contente d'opposer aux assaillants le tumulte torren-
tueux du fleuve qui lèche ses fondements, en s'engouftrant

(1) Afrique ancienne, par d'Avezac, p. iSi. (Voir l'Univers pittores-
que).

(2) Voir le Mémoire que j'ai publié dans le Journal asiatique, numéro
d'octobre 1834, sous ce litre : « Notice et extraits du voyage d'El-
Abdéry, à travers l'Afrique septentrionale, au VIIe siècle de l'hégire.
 
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