les sépulcres étaient quelquefois consacrés aussi à d'autres
divinités que les Mânes. Les Latins ont varié dans l'assimi-
lation de Baal, comme dans celle de Tanit, d'Astarté,.etc. :
on fait de Baal tantôt Saturne, tantôt Jupiter, Hercule,
d'autres fois le Soleil. Je suis porté à penser que la plus
vraisemblable ici est l'assimilation à Saturne. Cette divinité
était, dans toute l'Afrique, l'objet d'un culte prédominant
qui est attesté par les inscriptions latines aussi bien que
par les monuments puniques ou numidico-puniques. D'après
la traduction que j'ai donnée de l'épitaphe phénicienne du
roi de Sidon Esmounazar, Saturne, nommé aussi El, possé-
dait l'empire suprême sur les morts. Gorippe, dans sa Johan-
nide, 1. VII, v. 307-309, désigne, après Qurzil, Âmmon et
une divinité comparée à Mars, un dieu vénéré encore par
les Libyens, vers le milieu du vic siècle de notre ère ,
sous le nom de Mastiman, et à qui l'on immolait des victimes
humaines. Ce nom Mastiman ressemble à la qualification
que les Touaregs de nos jours décernent à la divinité,
Masis iman, le maître de Vaine ou des âmes; et le sang
humain qui inondait les autels de ce dieu :
... cui sanguine multo
Humant gencris mactalur victima pesti,
ce sang, dis-je, paraît caractériser Saturne; or le poète
africain ajoute que par Mastiman les Maures désignaient
Jupiter infernal :
Maurorum hoc nomine. gentts
Tœnarium dixêre Jovem.
La dédicace des sépultures à cette divinité était donc
naturelle i. Cette invocation, jointe à la formule impréca-
1 Le cahier d'octobre 1860 de la Rev. afrîe., p. 129, contient cette inscrip-
tion : sngenvvs svtor || domno satvrno v. a., qui, si la dernière lettre est
bien un a, non un s, est une épitaphe portant une dédicace tout à fait sem-
blable à la nôtre Domino Baali.
divinités que les Mânes. Les Latins ont varié dans l'assimi-
lation de Baal, comme dans celle de Tanit, d'Astarté,.etc. :
on fait de Baal tantôt Saturne, tantôt Jupiter, Hercule,
d'autres fois le Soleil. Je suis porté à penser que la plus
vraisemblable ici est l'assimilation à Saturne. Cette divinité
était, dans toute l'Afrique, l'objet d'un culte prédominant
qui est attesté par les inscriptions latines aussi bien que
par les monuments puniques ou numidico-puniques. D'après
la traduction que j'ai donnée de l'épitaphe phénicienne du
roi de Sidon Esmounazar, Saturne, nommé aussi El, possé-
dait l'empire suprême sur les morts. Gorippe, dans sa Johan-
nide, 1. VII, v. 307-309, désigne, après Qurzil, Âmmon et
une divinité comparée à Mars, un dieu vénéré encore par
les Libyens, vers le milieu du vic siècle de notre ère ,
sous le nom de Mastiman, et à qui l'on immolait des victimes
humaines. Ce nom Mastiman ressemble à la qualification
que les Touaregs de nos jours décernent à la divinité,
Masis iman, le maître de Vaine ou des âmes; et le sang
humain qui inondait les autels de ce dieu :
... cui sanguine multo
Humant gencris mactalur victima pesti,
ce sang, dis-je, paraît caractériser Saturne; or le poète
africain ajoute que par Mastiman les Maures désignaient
Jupiter infernal :
Maurorum hoc nomine. gentts
Tœnarium dixêre Jovem.
La dédicace des sépultures à cette divinité était donc
naturelle i. Cette invocation, jointe à la formule impréca-
1 Le cahier d'octobre 1860 de la Rev. afrîe., p. 129, contient cette inscrip-
tion : sngenvvs svtor || domno satvrno v. a., qui, si la dernière lettre est
bien un a, non un s, est une épitaphe portant une dédicace tout à fait sem-
blable à la nôtre Domino Baali.