LETTRE A M. LE PRÉSIDENT
SUR LES RUINES DE TARMOUNT «AD ARAS. »
Nos cartes désignent par le nom de Tarmount, un point
du Ilodna où sont disséminées des ruines romaines,
qu'une distance de 45 kilomètres sépare de Bechilga. Or
l'Itinéraire d'Antonin marque trente milles entre Zabi ou
Bechilga et une station appelée Aras ou Ad aras, qui
est située dans cette direction. Pour restituer à Tarmount
son ancienne dénomination, il fallait peut être d'autres
preuves : je les ai cherchées sur le sol.
La position est bien choisie ; la garnison qu'on y en-
tretenait, avait l'avantage de commander aux montagnes
de l'Ouennoura, en même temps qu'elle surveillait les
populations agricoles répandues dans la région occiden-
tale du Hodna. Stationnée sur la grande voie qui reliait
Carthage à Cœsarea (Cherchell), elle pouvait couvrir les
communications entre Zabi et Auzia (Aumalc). A en juger
par les assises de pierres qui dessinent en quelque sorte
l'étendue de son enceinte, Aras devait être une des places
fortes de la Mauritanie Sitifienne : mais elle ne possé-
dait pas d'église ou du moins son église n'avait qu'une
médiocre importance, puisqu'il n'en est pas fait mention
dans YAfrica christiana.
J'ai visité à loisir les environs de Ksar Tarmount; j'ai
parcouru, au pas de mon cheval, six kilomètres à l'ouest
et trois à l'est, examinant toutes les pierres laissées par
les anciens maîtres du pays. A chaque mille, j'ai ren-
contré une borne : mais sur les onze que j'ai vues,
SUR LES RUINES DE TARMOUNT «AD ARAS. »
Nos cartes désignent par le nom de Tarmount, un point
du Ilodna où sont disséminées des ruines romaines,
qu'une distance de 45 kilomètres sépare de Bechilga. Or
l'Itinéraire d'Antonin marque trente milles entre Zabi ou
Bechilga et une station appelée Aras ou Ad aras, qui
est située dans cette direction. Pour restituer à Tarmount
son ancienne dénomination, il fallait peut être d'autres
preuves : je les ai cherchées sur le sol.
La position est bien choisie ; la garnison qu'on y en-
tretenait, avait l'avantage de commander aux montagnes
de l'Ouennoura, en même temps qu'elle surveillait les
populations agricoles répandues dans la région occiden-
tale du Hodna. Stationnée sur la grande voie qui reliait
Carthage à Cœsarea (Cherchell), elle pouvait couvrir les
communications entre Zabi et Auzia (Aumalc). A en juger
par les assises de pierres qui dessinent en quelque sorte
l'étendue de son enceinte, Aras devait être une des places
fortes de la Mauritanie Sitifienne : mais elle ne possé-
dait pas d'église ou du moins son église n'avait qu'une
médiocre importance, puisqu'il n'en est pas fait mention
dans YAfrica christiana.
J'ai visité à loisir les environs de Ksar Tarmount; j'ai
parcouru, au pas de mon cheval, six kilomètres à l'ouest
et trois à l'est, examinant toutes les pierres laissées par
les anciens maîtres du pays. A chaque mille, j'ai ren-
contré une borne : mais sur les onze que j'ai vues,