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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 3)

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Champier, Victor: La caricature anglaise contemporaine, [3], Le punch: La satire politique
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https://doi.org/10.11588/diglit.16676#0306
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LA CARICATURE ANGLAISE

CONTEMPORAINE

(suite1.)

LE PUNCH.

LA SATIRE POLITIQUE.

n demandait un jour à Mark Lemon, l'ancien directeur du Punch,
s'il ne se préparait pas à écrire l'histoire de son journal. « J'ai rédigé
quelques notes, répondit-il; j'écrirai cette histoire, et je l'écrirai sans
blesser qui que ce soit. Personne ne peut l'écrire que moi. » Voilà
déjà plus de cinq ans que le célèbre rédacteur en chef est mort et
l'on n'a rien publié encore sur le Punch; c'est à peine si dans les
Souvenirs de Mark Lemon, donnés en 1871 par M. J. Hatton, l'on
trouve quelques anecdotes relatives à la feuille satirique. Mark
Lemon n'a donc pas tenu sa promesse. On doit le regretter d'autant
plus que lui seul pouvait raconter l'établissement du piquant journal
dont il fut pendant si longtemps le directeur; lui seul pouvait dire avec exactitude combien de diffi-
cultés il avait fallu surmonter avant d'obtenir le succès, et révéler les particularités dont il fut le
témoin, une fois l'influence acquise. Un rédacteur en chef est appelé par ses fonctions à voir mille
choses curieuses qui restent ignorées de la foule ou dont le public n'arrive pas à démêler le sens vrai.
Mark Lemon jouissait de l'estime de tous, et son autorité était incontestable. Maître d'un journal qui
avait pour collaborateurs les écrivains les plus remarquables de l'Angleterre, et dont l'esprit et le bon
sens gagnaient toutes les sympathies, il devait, sans nul doute, être au courant de bien des secrets,
se rapportant à l'histoire politique et littéraire de son pays.

Puisque la curiosité éveillée n'a point été satisfaite, et qu'on en est réduit à quelques rares
anecdotes, nous essayerons de donner une idée de la manière dont a été établi et rédigé le Punch, en
parcourant divers volumes de mémoires littéraires, et en feuilletant la collection du journal. En outre,
quelques-uns de ses collaborateurs ont bien voulu nous aider de leurs souvenirs personnels et ont ainsi
facilité singulièrement notre tâche. Nous nous occuperons donc principalement aujourd'hui de la
partie littéraire du Punch. Comme dans nos précédents articles nous avons cherché à caractériser le
talent des artistes et à indiquer la valeur de leurs caricatures sociales, nous pouvons maintenant essayer
d'entr'ouvrir la porte sévèrement défendue du cabinet de rédaction pour connaître, s'il est possible,
les opinions politiques des aimables frondeurs qui rédigent le journal, et la forme qu'ils donnent de
préférence à leurs satires.

Il n'y avait pas de journal de caricature paraissant régulièrement en Angleterre, quand plusieurs
littérateurs, Henry Mayhew, Mark Lemon, E. Landells, Stirling Coyne, Henry Grattan, etc., s'asso-
cièrent en 1841, pour fonder le Punch. C'est Henry Mayhew qui conçut le projet de ce recueil. Le titre
semblait bien choisi et l'on ne douta pas du succès. Punch, c'est-à-dire Polichinelle, donnerait le spec-
tacle de la comédie humaine. « Pourquoi avez-vous choisi le titre de Punch? » demandait un jour un
spirituel écrivain au rédacteur en chef.

1. Voir tome I, page 293, et tome II, page 300.
 
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