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Leroi, Paul: Italia fara da se, [1]
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.16676#0207
i88 L'ART.
d'après la composition de Jules Romain, l'un des joyaux de YArmeria Reale que j'ai spécialement
signalés1.
Un casque de tournoi en acier bruni, bien qu'exécuté au xvir" siècle pour le duc Charles Emma-
nuel I" de Savoie, est un fort remarquable pastiche de l'art du siècle précédent; mais, si étonnantes
qu'en puissent être la décoration et la ciselure, cette belle imitation n'égale pas les trésors de la grande
époque. Il n'y a, pour s'en convaincre, qu'à s'arrêter aux deux casques de tournoi de même modèle,
tout damasquinés d'or et d'argent, où la main d'un maître milanais du XVIe siècle a semé parmi les
nœuds et les palmes tant d'attributs guerriers, glaives, lances, flèches, carquois, massues, boucliers,
rondaches, etc., qui constituent un ensemble à la fois pittoresque et d'une grande tournure.
Casque de tournois.
Travail milanais du xvr siècle. [Armeria Reale de Turin.)
Dessin de Godard, gravure d'Edmond Yan.
On n'appréciera réellement comme elle le mérite VArmeria Reale de Turin que lorsque le cata-
logue illustré que termine en ce moment M. le comte Louis de Seyssel aura paru; il sera fertile en
surprises ; on y trouvera, par exemple, la preuve que telle arme, à laquelle on ne prêtait qu'une atten-
tion insuffisante, est l'une des plus intéressantes de la galerie, qu'elle a appartenu à Charles-Quint,
comme on en a acquis la preuve indiscutable en la démontant; on y lira la description détaillée de
chaque pièce et l'une des plus longues sera certainement consacrée à ce chef-d'œuvre qui n'est autre
que l'arquebuse d'Emmanuel Philibert, où sont retracés le jugement de Midas et l'histoire d'Atalante et
de Méléagre, sans parler de la batterie, qui est un prodige d'art décoratif, et d'une profusion d'acces-
soires qui ne s'écartent pas un seul instant des limites du goîit le plus sévère; loin qu'il y ait exagéra-
tion, il semble que la plus légère suppression altérerait l'harmonie de cette arme merveilleuse.
i. Voir tome I, page 352.
d'après la composition de Jules Romain, l'un des joyaux de YArmeria Reale que j'ai spécialement
signalés1.
Un casque de tournoi en acier bruni, bien qu'exécuté au xvir" siècle pour le duc Charles Emma-
nuel I" de Savoie, est un fort remarquable pastiche de l'art du siècle précédent; mais, si étonnantes
qu'en puissent être la décoration et la ciselure, cette belle imitation n'égale pas les trésors de la grande
époque. Il n'y a, pour s'en convaincre, qu'à s'arrêter aux deux casques de tournoi de même modèle,
tout damasquinés d'or et d'argent, où la main d'un maître milanais du XVIe siècle a semé parmi les
nœuds et les palmes tant d'attributs guerriers, glaives, lances, flèches, carquois, massues, boucliers,
rondaches, etc., qui constituent un ensemble à la fois pittoresque et d'une grande tournure.
Casque de tournois.
Travail milanais du xvr siècle. [Armeria Reale de Turin.)
Dessin de Godard, gravure d'Edmond Yan.
On n'appréciera réellement comme elle le mérite VArmeria Reale de Turin que lorsque le cata-
logue illustré que termine en ce moment M. le comte Louis de Seyssel aura paru; il sera fertile en
surprises ; on y trouvera, par exemple, la preuve que telle arme, à laquelle on ne prêtait qu'une atten-
tion insuffisante, est l'une des plus intéressantes de la galerie, qu'elle a appartenu à Charles-Quint,
comme on en a acquis la preuve indiscutable en la démontant; on y lira la description détaillée de
chaque pièce et l'une des plus longues sera certainement consacrée à ce chef-d'œuvre qui n'est autre
que l'arquebuse d'Emmanuel Philibert, où sont retracés le jugement de Midas et l'histoire d'Atalante et
de Méléagre, sans parler de la batterie, qui est un prodige d'art décoratif, et d'une profusion d'acces-
soires qui ne s'écartent pas un seul instant des limites du goîit le plus sévère; loin qu'il y ait exagéra-
tion, il semble que la plus légère suppression altérerait l'harmonie de cette arme merveilleuse.
i. Voir tome I, page 352.