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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 2)

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Carr, J. Comyns: Frederick Walker
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https://doi.org/10.11588/diglit.16690#0165
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136 L'ART.

pour ce dessin à part, prouve que l'artiste lui-même les regardait comme contenant l'essence de
son sujet.

Ce tableau de plus petite dimension appartient actuellement à M. Somerset-Beaumont, à qui je
désire exprimer ma reconnaissance, ainsi qu'à M. Graham, l'heureux propriétaire des Baigneurs et à
M. George Smith, éditeur du Cornhill Magasine, pour l'amabilité avec laquelle ils ont mis leurs dessins
à la disposition de l'Art.

En ce qui concerne la carrière de Walker, il ne nous reste plus beaucoup à ajouter. Pendant les
deux années qui ont suivi l'exposition de son Port de Refuge (Harbour of Refuge) il n'envoya rien à
YAcademy. Il avait passé une partie de ce temps à Alger, mais sa santé ne fut pas sensiblement amé-
liorée par son séjour dans ce climat méridional, et il aspirait au retour au pays natal. Il exposait une
dernière fois à Y Acadcmy en 1875, et son tableau n'ornait cette enceinte que depuis un mois lorsque
la mort enleva l'artiste.

Parmi les esquisses et études éparpillées dans son atelier, il en est une qui fait rêver tant par son
titre que par elle-même. Elle s'appelle Le Pays inconnu {The unknonm Land)1 et représente un vaisseau
lourdement chargé s'approchant des rivages d'une baie large et paisible. L'artiste n'a pas assez vécu
pour compléter ce projet, car peu de temps après il s'était lui-même mis en route vers une autre
terre inconnue plus étrangère encore et plus éloignée que celle qu'il avait dessinée sur la toile. Mais
ce dernier tableau est significatif parce qu'il indique un trait particulièrement caractéristique du génie
de Walker. Plusieurs années auparavant il avait dessiné une illustration dans laquelle nous découvrons
le premier indice de son dernier ouvrage. Le dessin du début se trouvait sur son chevalet lors de sa
mort. Il ne l'avait pas oublié, mais l'avait conservé dans sa mémoire espérant enfin pouvoir donner
au premier jet de sa pensée une expression plus parfaite. Aucun fait ne saurait mieux démontrer
la fidélité constante de Walker à ses plus anciennes impressions. Jamais il ne se lassait d'une idée,
jamais il ne demeurait satisfait de la forme première dont son art la revêtait, mais il était sans cesse
enclin à l'embrasser de nouveau afin de voir si ses facultés plus développées ne pourraient ajouter de
nouvelles beautés au projet primitif. M. Macbeth a fait un dessin de l'un des projets de Walker pour
son tableau Le Pays inconnu (The unknown Land), et j'ai trouvé juste, malgré son état d'inachèvement,
de le comprendre parmi les illustrations de cette étude, parce que je le crois plein de belles pensées,
et parce qu'il est d'un intérêt poignant, lorsqu'on le met en rapport avec la courte et brillante carrière
de Walker.

J. Comyns Carr.

1. Voir l'Art, 2' année, tome IV, page 183.

L'Amiral.

Charge dessinée par Frederick Walker pour un billet d'entrée à unp représentation donnée au bénélïce d'un artiste.
 
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