246 L'ART.
Montbéliard, comme graveur en médailles, entre les années ifo6 et 161 ). Il avait déjà fait acte
de ce même talent en burinant sa propre image, sous forme de médaillon, pour signer avec
autant d'art que de modestie son admirable aiguière.
Si François Briot fut le premier à essayer et à patronner le balancier monétaire inventé par
Nicolas Briot, c'est qu'il y avait entre ces deux hommes plus qu'une parenté nominale. On n'a
aucune donnée précise sur le lieu de naissance de Nicolas Briot \ mais on sait qu'il appartenait
à la religion protestante, c'est-à-dire à celle de l'immense majorité des habitants du petit État de
Montbéliard. Il avait à Paris un contemporain, le peintre Guillaume Briot, qui était également
protestant et fils d'un tanneur de Montbéliard. Enfin, le fait d'un premier essai à Montbéliard
du balancier monétaire, deux ans avant les expériences officielles de Paris, constituerait selon
moi une sérieuse présomption quant à l'origine montbéliardaise de l'inventeur de cette machine.
Ajoutons qu'il existe un portrait du botaniste Jean Bauhin, gravé sur cuivre à Montbéliard
en 1601, et portant comme signature d'artiste cette formule latine : N. Briot figaravit sclupsit (sic)
Montisbelgard'1. 11 semblerait donc que Nicolas Briot, le futur graveur et ingénieur monétaire,
aurait préludé à Montbéliard par des portraits en gravure au burin.
Un savant critique, M. Chabouillet, avait écrit que « Nicolas Briot, tailleur général des
monnaies de France, était sans doute le descendant de François Briot, dont on conserve dans les
cabinets de précieuses aiguières3 ». Je crois avoir transformé en probabilité cette judicieuse
conjecture. Le ciseleur François Briot était certainement de Montbéliard, et tout indique que
Nicolas Briot aurait été son proche parent, peut-être même son fils. Si ma constatation est tenue
pour bonne et si mes inductions ne sont pas démenties, la terre natale de Cuvier pourra inscrire
au nombre de ses enfants illustres un ciseleur du plus haut mérite et un inventeur de génie qui,
dans les opérations du monnayage, eut une influence égale à celle qu'exerça Jacquard sur les
procédés de fabrication des tissus.
Auguste Casïak.
1. « Nicolas, selon Ruding (Annals of Ihe coinage of Grcat Britain, t. [, p. 585, ;e édit., 1840), était natif de la Losraine..... Mais Ruding
fut-il bien instruit du lieu de la naissance de Nicolas Briot? Et, d'ailleurs, est-il impossible que le fils d'un habitant de Montbéliard soit né en
Lorraine? » (Jal, Dictionnaire, 2« édit., p. 285.)
■i.. Haut., 14 centim.; larg., 10 centim. — Je dois l'indication de cette estampe à M. Edmond Tuefl'erd, le savant historien des comtes de
Montbéliard. Une reproduction photographique m'en a été obligeamment offerte par M. V. Sircoulon, d'Audincourt, sur la demande de M. le
professeur B. Favre, président de la Société d'émulation de Montbéliard. (Voir le dessin, page 245.)
3. Histoire par les monuments de l'art monétaire che^ les modernes, p. 26, dans le Trésor de numismatique et de glyptique.
Montbéliard, comme graveur en médailles, entre les années ifo6 et 161 ). Il avait déjà fait acte
de ce même talent en burinant sa propre image, sous forme de médaillon, pour signer avec
autant d'art que de modestie son admirable aiguière.
Si François Briot fut le premier à essayer et à patronner le balancier monétaire inventé par
Nicolas Briot, c'est qu'il y avait entre ces deux hommes plus qu'une parenté nominale. On n'a
aucune donnée précise sur le lieu de naissance de Nicolas Briot \ mais on sait qu'il appartenait
à la religion protestante, c'est-à-dire à celle de l'immense majorité des habitants du petit État de
Montbéliard. Il avait à Paris un contemporain, le peintre Guillaume Briot, qui était également
protestant et fils d'un tanneur de Montbéliard. Enfin, le fait d'un premier essai à Montbéliard
du balancier monétaire, deux ans avant les expériences officielles de Paris, constituerait selon
moi une sérieuse présomption quant à l'origine montbéliardaise de l'inventeur de cette machine.
Ajoutons qu'il existe un portrait du botaniste Jean Bauhin, gravé sur cuivre à Montbéliard
en 1601, et portant comme signature d'artiste cette formule latine : N. Briot figaravit sclupsit (sic)
Montisbelgard'1. 11 semblerait donc que Nicolas Briot, le futur graveur et ingénieur monétaire,
aurait préludé à Montbéliard par des portraits en gravure au burin.
Un savant critique, M. Chabouillet, avait écrit que « Nicolas Briot, tailleur général des
monnaies de France, était sans doute le descendant de François Briot, dont on conserve dans les
cabinets de précieuses aiguières3 ». Je crois avoir transformé en probabilité cette judicieuse
conjecture. Le ciseleur François Briot était certainement de Montbéliard, et tout indique que
Nicolas Briot aurait été son proche parent, peut-être même son fils. Si ma constatation est tenue
pour bonne et si mes inductions ne sont pas démenties, la terre natale de Cuvier pourra inscrire
au nombre de ses enfants illustres un ciseleur du plus haut mérite et un inventeur de génie qui,
dans les opérations du monnayage, eut une influence égale à celle qu'exerça Jacquard sur les
procédés de fabrication des tissus.
Auguste Casïak.
1. « Nicolas, selon Ruding (Annals of Ihe coinage of Grcat Britain, t. [, p. 585, ;e édit., 1840), était natif de la Losraine..... Mais Ruding
fut-il bien instruit du lieu de la naissance de Nicolas Briot? Et, d'ailleurs, est-il impossible que le fils d'un habitant de Montbéliard soit né en
Lorraine? » (Jal, Dictionnaire, 2« édit., p. 285.)
■i.. Haut., 14 centim.; larg., 10 centim. — Je dois l'indication de cette estampe à M. Edmond Tuefl'erd, le savant historien des comtes de
Montbéliard. Une reproduction photographique m'en a été obligeamment offerte par M. V. Sircoulon, d'Audincourt, sur la demande de M. le
professeur B. Favre, président de la Société d'émulation de Montbéliard. (Voir le dessin, page 245.)
3. Histoire par les monuments de l'art monétaire che^ les modernes, p. 26, dans le Trésor de numismatique et de glyptique.