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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 4)

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Weber, Christian von: Nuremberg et le Musée Germanique, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18610#0092
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NUREMBERG

LE MUSÉE GERMANIQUE'

(suite)

L'édifice qu'occupe aujourd'hui le Musée Germanique,
« la Karthause », est un ancien couvent de chartreux
fondé en 1380 par Marcquard Mendal, riche marchand
et patricien nurembergeois, et agrandi successivement
par des fondations d'autres familles patriciennes, dont
les écussons ornent encore aujourd'hui certaines parties
de l'édifice, et particulièrement le cloître ou « Kreuz-
gang ». Cette coutume toute républicaine n'est même
pas encore tout à fait éteinte dans l'ancienne ville libre ;
depuis que la Chartreuse de Nuremberg, en recevant
dans ses murs le Musée Germanique, a reçu une desti-
nation patriotique et nationale, plusieurs des anciennes
familles nobles de la ville se sont fait honneur en pre-
nant à leur charge la reconstruction ou la restauration
de certaines parties de l'édifice. De même, l'ancien réfec-
toire, au premier étage, qui était dans un état déplorable,
fut restauré aux frais d'un comité formé par les familles
des princes et seigneurs dépouillés de leur souveraineté,
comme la ville de Nuremberg de sa libené, et « média-
tisés » en 1803, 1806 et 181 j.

La tempête de la réformation, qui dans le reste de
l'Allemagne détruisit d'innombrables couvents et monas-
tères, fit de même pour la Chartreuse de Nuremberg.
En l'an iy2f, le prieur Biaise Stoeckel, qui était devenu
un des partisans les plus zélés de la nouvelle doctrine,
et qui avait secrètement gagné à la cause de Luther le

Porte gothique en bois de noyer sculpté. , 111 • 1 c

(Masée Germanique, à Nuremberg.) Plus grand nombre de ses moines, quitta le froc avec

Dessin de M"' Herwegen. t0Lls ses fidèles, et abandonna le couvent avec tout son

r.'che domaine, que la ville s'empressa de mettre sous séquestre. Depuis ce temps, la Chartreuse
a servi aux usages les plus divers. Au commencement de ce siècle, elle avait même repris son
caractère religieux, et appartenait aux membres peu nombreux de la confession catholique qui, de
temps en temps, y faisaient lire la messe. Mais les commencements du règne de Napoléon Ier, on
le sait, ne furent guère favorables à la religion catholique, et le gouvernement du nouveau
royaume bavarois, à la tête duquel se trouvait alors le comte de Montgelas, un voltairien de la
plus belle eau, prenait un certain plaisir à séquestrer les domaines et (ce qui était certainement
superflu) à dévaster et à profaner les édifices religieux qui lui tombaient sous la main. On se
faisait ouvrir de force les églises et les couvents, on en chassait les prêtres et les moines, pour
y installer soit des administrations civiles et militaires, soit des ambulances, ou même pour les

1. Voir l'Art, 6e année, tome IV, pages 25 et 49.
 
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