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Ménard, René: Le Salon de 1881, [3]
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.18879#0070
56 L'ART.
infiniment plus fort que son adversaire, qui, conformément à la légende, lui touche l'os de la
hanche, et va devenir victorieux sans effort. Mais comme rien clans la sculpture ne prouve que
l'ange sera victorieux, le spectateur éprouve de l'hésitation et est obligé de rappeler ses souvenirs
pour comprendre exactement le sujet.
Où l'hésitation n'est pas possible, par exemple, c^est clans le Dompteur de taureau de
M. Léon Mignon (que le catalogue appelle par erreur Minnoc). Ce remarquable groupe en bronze
appartient à la ville de Liège. Le taureau est d'une sauvagerie superbe, et le dompteur, athlète
nu, qui le retient avec une corde, se cambre avec un mouvement sculptural plein de grandeur.
C'est un des bons groupes du Salon. Sous le titre un peu énigmatique de : Avant l'âge de pierre,
Le Poète et sa Muse.
Dessin de David-Riquier, d'après le groupe en plâtre de M. A. Thabard. (Salon de 1881.)
M. Carlier nous montre un homme primitif luttant corps à corps avec un sanglier. Le personnage
est d'une belle tournure, mais l'animal en se dressant sur les pattes de derrière décrit une ligne
qui n'est pas heureuse.
M. Gérome apporte dans ses statues les mêmes qualités que dans ses tableaux. Son Anacréon,
portant dans ses bras Bacchus et l'Amour, est un groupe bien agencé, et qui présente de fort
jolis détails. Le côté monumental fait un peu défaut, mais on fera certainement d'après ce groupe
des réductions charmantes. Une excellente statue, austère et aimable tout à la fois, c'est celle
qui est destinée au tombeau de la princesse Christine de Montpensier, par un des vétérans de la
sculpture française, M. Aimé Millet. Ce monument, qui appartient à l'Espagne, ne présente rien
de sinistre, et c'est le sourire à la bouche que le sculpteur a représenté la jeune femme dans
l'attitude du repos, enveloppée de dentelles et tenant en main un crayon, emblème de son goût
infiniment plus fort que son adversaire, qui, conformément à la légende, lui touche l'os de la
hanche, et va devenir victorieux sans effort. Mais comme rien clans la sculpture ne prouve que
l'ange sera victorieux, le spectateur éprouve de l'hésitation et est obligé de rappeler ses souvenirs
pour comprendre exactement le sujet.
Où l'hésitation n'est pas possible, par exemple, c^est clans le Dompteur de taureau de
M. Léon Mignon (que le catalogue appelle par erreur Minnoc). Ce remarquable groupe en bronze
appartient à la ville de Liège. Le taureau est d'une sauvagerie superbe, et le dompteur, athlète
nu, qui le retient avec une corde, se cambre avec un mouvement sculptural plein de grandeur.
C'est un des bons groupes du Salon. Sous le titre un peu énigmatique de : Avant l'âge de pierre,
Le Poète et sa Muse.
Dessin de David-Riquier, d'après le groupe en plâtre de M. A. Thabard. (Salon de 1881.)
M. Carlier nous montre un homme primitif luttant corps à corps avec un sanglier. Le personnage
est d'une belle tournure, mais l'animal en se dressant sur les pattes de derrière décrit une ligne
qui n'est pas heureuse.
M. Gérome apporte dans ses statues les mêmes qualités que dans ses tableaux. Son Anacréon,
portant dans ses bras Bacchus et l'Amour, est un groupe bien agencé, et qui présente de fort
jolis détails. Le côté monumental fait un peu défaut, mais on fera certainement d'après ce groupe
des réductions charmantes. Une excellente statue, austère et aimable tout à la fois, c'est celle
qui est destinée au tombeau de la princesse Christine de Montpensier, par un des vétérans de la
sculpture française, M. Aimé Millet. Ce monument, qui appartient à l'Espagne, ne présente rien
de sinistre, et c'est le sourire à la bouche que le sculpteur a représenté la jeune femme dans
l'attitude du repos, enveloppée de dentelles et tenant en main un crayon, emblème de son goût