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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 4)

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Leroi, Paul: L' Exposition de Lille, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18880#0028
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L'EXPOSITION DE LILLE. 19

Une deuxième partie du Catalogue de l'Exposition de
1782 est consacrée aux ouvrages des amateurs de peinture,
sculpture et gravure. On y trouve des œuvres de Lenglart, de
Douelle, et de nombreux anonymes.

« M. de Pujol, commissaire provincial des guerres à Valen-
ciennes », est l'auteur du Portrait d'Alexandre de Pujol, des-
siné à la plume par lui-même, pour être gravé.

Une note manuscrite indique que « ce portrait est aujour-
d'hui en la possession de M. Abel de Pujol, membre de
l'Institut; il a e'té acquis à la vente de M. le chevalier de Pujol,
par M. Dubois, avocat, qui en a fait hommage à M. Abel de
Pujol. »

Par l'examen de ce seul Catalogue, on se forme une idée
du goût éclairé qui régnait à Lille à cette époque, et l'on com-
prend mieux que l'amour des arts y soit demeuré vivace.

De 177J à 1790, les expositions du Salon des Arts se conti-
nuèrent d'année en année, et tous les catalogues de cette
période peuvent être utilement consultés.

Les expositions ont-elles été interrompues de 1791 à 1795?
La question reste sans réponse en l'absence de tout livret et

de tout document ; les recherches n'ont pas encore donné
de résultats, mais on possède des catalogues des expositions
de 1796, 1800, de l'an XI, de l'an XIII, enfin de 1S0G, 1809,
1810, 1817, 1818, 1820, 1822, 1825 et de 1834.

Je suis redevable de ces précieux renseignements rétros-
pectifs à l'obligeant empressement de M. Émile Delecroix,
membre de la Commission administrative du Musée Wicar; ils
démontrent combien a été actif le mouvement artistique lillois
et permettent de mieux apprécier son ardente renaissance, et
de se convaincre qu'il ne s'agit point d'un engouement pas-
sager, mais d'institutions vivaces qui reprennent, pour ne
plus la perdre, la juste suprématie qui leur appartient.

On sait le très sérieux service qu'a rendu notre savant
collaborateur, M. J. J. Guiffrey, en faisant réimprimer les
livrets des Salons de l'Académie royale et de l'Académie de
Saint-Luc ; M. Émile Delecroix m'apprend qu'on s'occupe à
Lille de la réimpression, si utile également, des catalogues du
Salon des Arts, et que la première partie de cette publication
est sous presse chez M. Lefebvre-Ducrocq, qui y apporte les
plus grands soins typographiques.

Une ville ne possède pas d'aussi nobles traditions pour les I 11 n'a manqué à M. Auguste Herlin qu'un grain d'ambition.

laisser dépérir; elle s'est créé dans le passé des séductions qui
ne s'éteignent pas et qui expliquent la constante présence d'une
phalange artistique qui demeure obstinément fidèle à la ville
natale, s'y consacrant au culte des beaux-arts avec une pieté
voilée, si je puis m'exprimer ainsi, qui contraste étrangement
avec la soif de bruyante renommée parisienne dont sont
altérés quelques-uns de leurs concitoyens, prompts, au
contraire, à se précipiter vers la capitale ; à ceux-là la
modestie d'une réputation provinciale ne saurait suffire, fût-
elle même plus durable que les enivrements de la gloire
réclamée par leur talent et par leur savoir-faire.

Je ne m'occuperai aujourd'hui que des premiers, groupe
des plus sympathiques, tel qu'il serait désirable de voir s'en
constituer en tous pays, dans toutes les principales villes.

M. Alphonse Colas, le doyen des peintres lillois, est un
honorable portraitiste qui s'est distingué en retraçant les traits
de l'architecte départemental, M. C. Marteau; la ressemblance
est parfaite ; quant au Portrait d'un magistrat, c'est un bien
cruel portrait; circonstance atténuante, le modèle, on me
l'assure, ressemble terriblement au portrait. Quel modèle!

S'il avait pu s'arracher à la vie provinciale pour vivre quelque
temps dans l'atmosphère de Pans, ses remarquables facultés
s'y seraient promptement épanouies et la popularité lui serait
venue. Aujourd'hui ce n'est que tout à fait par exception qu'on
peut se rendre bien compte de son mérite; à l'exposition on
entrevoit seulement l'extrême souplesse de son talent par
l'absolu contraste que forme l'étude ensoleillée qu'il intitule
la Soi/, avec le tableau d'un sentiment si distingué, d'une
tonalité si juste, si harmonieuse, qu'il peignit pour le Salon
de 1875 et qui fut alors gravé dans l'Art*.

Pour apprécier complètement cette organisation d'élite
qui s'est volontairement effacée, il faut avoir eu l'honneur
d'être reçu chez le frère de l'artiste, M. le notaire Herlin, qui
doit être plus d'une fois tenté de griffonner à la dérobée

mures

quelques croquis le long de ses actes, souvenir des cane
pleines d'humour que sa jeunesse dessinait de verve; —vous
trouverez là un hôtel dont tous les motifs décoratifs ont été
peints par Auguste Herlin avec la plus séduisante variété
d'invention, et des murs ornés de ses œuvres dont plusieurs
m'étaient inconnues, entre autres une grande toile, scène

1. Voir l'Art, année, tome II, pag0 245, ,a gravure de Smeeton et Tilly, d'après le Vendredi Saint che-x les Dominicains, par Auguste Herlin.
 
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