«as»
LE
MUSÉE DE LA SOCIÉTÉ ROYALE ARCHÉOLOGIQUE
A AMSTERDAM
A. C H ARLES Vû SMASH,
Son vieil ami,
T. L.
Les nombreux visiteurs de l'Exposition Internationale d'Amsterdam ne manquent pas, pour
la plupart, de faire leurs dévotions au Trippenhuis et au Musée van der Hoop ; les plus fanatiques
y comprennent l'hospitalière et si précieuse collection de M. Six van Hillegom ; puis ils partent
en rêvant de la Ronde de nuit, des Syndics, cette suprême expression du génie de Rembrandt,
de son prodigieux Bourgmestre Six, du Banquet des gardes civiques en l'honneur de la paix de
Munster, cet excellent et calme van der Helst, que Sir Joshua Reynolds commit l'hérésie de
placer au-dessus des chefs-d'œuvre de Rembrandt, — de cette séduisante Jeune fille que Nicolas
Maas a parée des notes les plus purpurines de sa palette, ou de cette servante du même maître
qui, des degrés d'un escalier, espionne un couple amoureux, — de ce joyeux viveur que Frans
Hais nous montre buvant rubis sur l'ongle, ■—■ de la Laitière, cette perle de van der Meer de
Delft, — de la splendide Nature morte de Van Utrecht, cette fanfare de coloriste impeccable, ^il^Pjl
— des chefs-d'œuvre d'Albert Cuyp, de Pieter de Hooch, de Jacob van Ruisdael, de Paulus î*"^»?
Potter, d'Adriaan et de Willem van de Velde, de Metsu, de Terburg, des deux Ostade, de Jan à)
Steen, de vingt autres l'honneur de la libre Néerlande, ou de quelques merveilles de l'école » ^
voisine, les Portraits du prince Guillaume II d'Orange et de sa fiancée la princesse Marie Stuart,
fille de Charles Ier d'Angleterre, par exemple, ce spécimen accompli des élégances aristocratiques
d'Antoine Van Dyck, ce Gentleman du pinceau que Londres ravit à Anvers pour le transformer
en Sir Anthony Van Dyck.
Cependant si le Musée royal néerlandais, qui quittera bientôt les appartements fort mal
distribués et non moins mal éclairés du Trippenhuis pour le palais qu'on vient de lui construire,
si le Musée van der Hoop, si le Cabinet de M. Six constituent, sans discussion possible, les plus
renommées de toutes les « attractions » de la capitale hollandaise, il s'en faut de beaucoup qu'il
n'y ait point d'autres souvenirs artistiques d'un extrême intérêt à en emporter.
J'en serais probablement resté longtemps où en est encore beaucoup trop de monde, sans
mon excellent ami l'éminent historien de Rembrandt, un lettré d'autant de profond savoir que de
sincère modestie, ce qui n'est pas peu dire et ce qui n'est que dire l'exacte vérité et rendre un
légitime hommage non seulement à un homme d'infiniment de talent, mais à l'un des plus nobles,
des plus fermes caractères que je connaisse.
Encadrement tiré de la « Description des fêtes données par la ville de Strasbourg pour la convalescence du roi (Louis XV) ».
Tome XXXIV. 37
LE
MUSÉE DE LA SOCIÉTÉ ROYALE ARCHÉOLOGIQUE
A AMSTERDAM
A. C H ARLES Vû SMASH,
Son vieil ami,
T. L.
Les nombreux visiteurs de l'Exposition Internationale d'Amsterdam ne manquent pas, pour
la plupart, de faire leurs dévotions au Trippenhuis et au Musée van der Hoop ; les plus fanatiques
y comprennent l'hospitalière et si précieuse collection de M. Six van Hillegom ; puis ils partent
en rêvant de la Ronde de nuit, des Syndics, cette suprême expression du génie de Rembrandt,
de son prodigieux Bourgmestre Six, du Banquet des gardes civiques en l'honneur de la paix de
Munster, cet excellent et calme van der Helst, que Sir Joshua Reynolds commit l'hérésie de
placer au-dessus des chefs-d'œuvre de Rembrandt, — de cette séduisante Jeune fille que Nicolas
Maas a parée des notes les plus purpurines de sa palette, ou de cette servante du même maître
qui, des degrés d'un escalier, espionne un couple amoureux, — de ce joyeux viveur que Frans
Hais nous montre buvant rubis sur l'ongle, ■—■ de la Laitière, cette perle de van der Meer de
Delft, — de la splendide Nature morte de Van Utrecht, cette fanfare de coloriste impeccable, ^il^Pjl
— des chefs-d'œuvre d'Albert Cuyp, de Pieter de Hooch, de Jacob van Ruisdael, de Paulus î*"^»?
Potter, d'Adriaan et de Willem van de Velde, de Metsu, de Terburg, des deux Ostade, de Jan à)
Steen, de vingt autres l'honneur de la libre Néerlande, ou de quelques merveilles de l'école » ^
voisine, les Portraits du prince Guillaume II d'Orange et de sa fiancée la princesse Marie Stuart,
fille de Charles Ier d'Angleterre, par exemple, ce spécimen accompli des élégances aristocratiques
d'Antoine Van Dyck, ce Gentleman du pinceau que Londres ravit à Anvers pour le transformer
en Sir Anthony Van Dyck.
Cependant si le Musée royal néerlandais, qui quittera bientôt les appartements fort mal
distribués et non moins mal éclairés du Trippenhuis pour le palais qu'on vient de lui construire,
si le Musée van der Hoop, si le Cabinet de M. Six constituent, sans discussion possible, les plus
renommées de toutes les « attractions » de la capitale hollandaise, il s'en faut de beaucoup qu'il
n'y ait point d'autres souvenirs artistiques d'un extrême intérêt à en emporter.
J'en serais probablement resté longtemps où en est encore beaucoup trop de monde, sans
mon excellent ami l'éminent historien de Rembrandt, un lettré d'autant de profond savoir que de
sincère modestie, ce qui n'est pas peu dire et ce qui n'est que dire l'exacte vérité et rendre un
légitime hommage non seulement à un homme d'infiniment de talent, mais à l'un des plus nobles,
des plus fermes caractères que je connaisse.
Encadrement tiré de la « Description des fêtes données par la ville de Strasbourg pour la convalescence du roi (Louis XV) ».
Tome XXXIV. 37