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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 19.1893 (Teil 2)

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Dunoyer de Segonzac, Jacques: Les faïences mortes: Ligron
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https://doi.org/10.11588/diglit.22769#0247
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LES FAÏENCES MORTES. — LIGRON. ig3

mère, soit une tête de chérubin répétée sur la conque du bénitier, soit le Crucifiement. Ces
divers motifs, souvent encadrés de fleurs de lis, se détachent en bas-relief sur le dos du bénitier.

Vers 1840, on a donné à ces bénitiers la forme d'une chapelle gothique.
Quant à la conque, elle représente soit une stalle de chœur, soit tout
simplement une poire creuse analogue aux cocos clans lesquels les
paysannes du Midi enferment leurs chapelets. Le jaune chamois, avec ou
sans jaspures, et le brun sont les deux seules couleurs employées pour les
bénitiers.

Parmi les objets profanes, nous trouvons, au xvii° siècle, des épis, des
gourdes de chasse, des buires, des casques, des bains de pieds, des
moules à fromage.

Ces derniers objets n'ont guère que l'intérêt de leur ancien-
neté. Cependant, les bains de pieds ont reçu une décoration assez
soignée, têtes d'anges et feuillages, de style Louis XIII. On trouvera
porte-bouquet d'église. que les têtes d'anges forment un ornement assez mal approprié à
Fin du xvi'siècle ou époque LouisXIII. [a destination de l'objet, mais, je l'ai'déjà dit, les potiers de Ligron

(Musée du Mans.) . . . - .

, TT „ „■.,._ tournent incessamment autour de quelques motifs identiques qu ils

Dessin de H. Courselles-Dumont. 11 11

accommodent à toutes sauces. Les têtes d'anges que nous avons vues
sur les bénitiers, sur les retables, sur les bains de pieds, nous les revoyons encore sur les épis.

Il faut bien en convenir : les épis de
Ligron, en général, manquent d'élégance :
ils sont disgracieux. Voici pourtant un modèle
dont le galbe est joli ; la base est formée
d'une cruche, parfois côtelée, à quatre anses;
immédiatement au-dessus, la tige jaillit d'un
chapiteau de feuillage, et, après une série
de renflements et d'ovales, se termine par
une forme d'oiseau, ou, plus rarement, en
épis de blé. Le jaune, le vert, le brun pré-
dominent; Gourde de chasse
Les gourdes de chasse, d'un ton brun avec l'inscription : Je veux

. r rr 1 c • 1 1 mourir pour vivre.

Gourde de chasse. uniforme, affectent des tonnes variées, bou-

' rin du xvi" siècle ou époque

Probablement du milieu du xvi» siècle. ïqUIq oyale a loncr goulot, bouteille ronde et Louis XIII.

(Musée du Mans.) . _,, (Musée du Mans.)

_ .■ . „ _ ., n , plate avec anses et goulot. C est un des rN . . „ „ „ _

Dessin de H. Courselles-Dumont. 1 0 Dessin de H. Courselles-Dumont.

objets 'que le Ligron a le mieux réussis. Elles
sont toujours décorées d'ornements en relief, anges ailés, têtes barbues, aigles aux ailes éployées,
et ces ornements sont disposés avec goût.

Au xviii0 siècle, l'art des potiers dégénère. Ils ne sont
plus capables de fabriquer gourdes ou retables. Ils inventent
des vases, des urnes de formes rarement heureuses, décorés
de petits personnages et d'animaux en relief du faire le plus
grossier. Voici, par exemple, un vase à surprise et un vase
à anses, sur lesquels s'étale une portée de souris. Une
inscription nous apprend que ces deux objets ont été fabri-
qués, en 1781, pour Marie Duchêne, à Précigné. Voici une
vasque de fontaine signée : Jacques Gallet, ijâj, avec ani- Vasque de fontaine, genre Palissy,

i* r „ . i„ r j . • mi ; • datée et signée : Jacques Gallet, à Ligron, ijSj.

maux en relief sur le fond, poissons, grenouilles, ecrevisses, s ' ■

1 fo (Musée du Mans.)

imitation grossière de Palissy ; on peut voir la pareille au Dessin de H. Courselles-Dumont.

Musée de Sèvres sous le numéro 5633. Voici un baguier

vernissé en brun, dont le fond représente une femme nue dans son bain. La pièce est curieuse
en ce que, seule à ma connaissance, elle porte la trace d'une inspiration de l'art antique.
 
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