DOI Heft:
No. 20 (Mai 1900)
DOI Artikel:Desfagnes, Jeanne: La septième exposition de la "Libre esthétique"
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.34204#0069
-3-ssg)- M'A I' 1900
JAN TOOROP LES AMES AUTOUR DU SPHINX
nalement couronnés de Heurs laides, roses, mar-
guerites et pensées. Mais que j'aime, en
revanche, son tryptique «L7<2zL hi? /zr7Zf/»
Quelle synthèse profonde de cette Ardenne
belge, âpre et déserte, si grande et si peu
connue! C'est le sommet du plateau; un
champ labouré au premier plan; d'autres champs,
plus loin, en carrés différents, et des meules aux
ombres mauves. Le soir est sans brume, les
contours nets ; un feu brûle dans le labour, et
là-bas, près de la ligne bleue de l'horizon, une
multitude d'autres feux, tout petites, semblent
lui répondre. De gros nuages blancs courent
dans le ciel, un ciel de vieille Bible, pur et
foncé, ponctué d'étoiles, et d'une lune étrange,
toute jaune et ronde. Il faut citer les pastels
de M. Roussel parmi les œuvres les plus
intéressantes et les plus personnelles de l'ex-
position; leur charme est indéfinissable; c'est
jeune, doux et heureux; la grâce candide et
gauche des jeunes frlles mi-nues dans la prairie
se rapprocherait un peu, peut-être, des gestes
ingénus des personnages de Maurice Denis. . .
Les projets d'affiches, les types et silhouettes
de M"c Léo Yo retiennent pas leur extraordi-
naire cocasserie; M"*= Yo possède réellement le
don de la caricature; ce n'est point, sous une
apparence burlesque, l'ironie tragique d'un Fo-
L'ART DÉCORATIF. No. 20.
53
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JAN TOOROP LES AMES AUTOUR DU SPHINX
nalement couronnés de Heurs laides, roses, mar-
guerites et pensées. Mais que j'aime, en
revanche, son tryptique «L7<2zL hi? /zr7Zf/»
Quelle synthèse profonde de cette Ardenne
belge, âpre et déserte, si grande et si peu
connue! C'est le sommet du plateau; un
champ labouré au premier plan; d'autres champs,
plus loin, en carrés différents, et des meules aux
ombres mauves. Le soir est sans brume, les
contours nets ; un feu brûle dans le labour, et
là-bas, près de la ligne bleue de l'horizon, une
multitude d'autres feux, tout petites, semblent
lui répondre. De gros nuages blancs courent
dans le ciel, un ciel de vieille Bible, pur et
foncé, ponctué d'étoiles, et d'une lune étrange,
toute jaune et ronde. Il faut citer les pastels
de M. Roussel parmi les œuvres les plus
intéressantes et les plus personnelles de l'ex-
position; leur charme est indéfinissable; c'est
jeune, doux et heureux; la grâce candide et
gauche des jeunes frlles mi-nues dans la prairie
se rapprocherait un peu, peut-être, des gestes
ingénus des personnages de Maurice Denis. . .
Les projets d'affiches, les types et silhouettes
de M"c Léo Yo retiennent pas leur extraordi-
naire cocasserie; M"*= Yo possède réellement le
don de la caricature; ce n'est point, sous une
apparence burlesque, l'ironie tragique d'un Fo-
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