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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 2,2.1900

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No. 20 (Mai 1900)
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Jacques, G. M.: À la recherche du moderne
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https://doi.org/10.11588/diglit.34204#0088

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L'ART DÉCORATIF -(5^-

reviennent constamment. Ce sont ceux dont les
formes ont un caractère pins ou moins synthé-
tique par elles-mêmes. Les prédilections vont à ht
marguerite, à l'iris, au iys, au nénuphar plutôt
qu'à l'orchidée ; à 1a feuille de l'arum ou du lierre
plutôt qu'à celie du chêne. Prédilection qui dé-
générerait facilement en uniiormité, mais qui se
comprend, puisque ces Heurs et ces feuillages, par
la régularité de leurs formes, se prêtent le mieux
de toutes à la régularité absolue ou relative que
toute composition décorative comporte.
Jusqu'où faut-il pousser la stylisation ? C'est
une question à laquelle ou ne fait jamais que
toucher sans l'approfondir; pourtant il est visible
par les appréciations des critiques sur telle ou telle
œuvre qu'elle préoccupe. Les Anglais vont très-
loin dans la stylisation; M. Eckmann, que l'Alle-
magne considère — avec raison — comme son
meilleur artiste décorateur, va loin aussi, mais
conserve généralement à ses images un souHle
de vie, quoique sachant en tirer des lignes et
des tuasses merveilleusement ornementales. En
France, on préfère laisser à la Hore une bonne
dose de vie.
Les décorations linéaires, excellentes et même
les seules admissibles dans un très-grand nombre


d'unités, donnentgénéralementun caractèremorne
aux ensembles d'intérieurs qui s'en composent
exclusivement. Ce caractère m'impressionne à
un haut degré ; les réponses à peu près unanimes
que m'ont faites ceux que j'ai questionnés à ce
sujet m'autorisent à écrire que cette impression
n'est pas personelle, mais générale. Quelle est la
cause de ce caractère ? Probablement qu'aucune
richesse dans l'invention n'approche de celle de
la nature, et qu'en se contentant d'adapter les
formes étudiées dans celle-ci aux convenances de
l'ornementation, l'artiste s'assure des sources d'in-
spiration meilleures que celles qu'il peut tirer de
lui-même. Peut-être encore d'autres, plus obscures
et puissantes.
Je crois que le principe général des conditions
d'emploi et d'espèce de la décoration tient dans
cette phrase, que tout décor susceptible d'affaiblir
la synthèse que chaque objet constitue est con-
traire à l'esthétique. Donc, les organes des objets
ne peuvent être décorés de formes étrangères à
la leur, mais seulement de formes accentuant leur
forme propre : ce qui conduit, pour l'agrémen-
tation de ces organes, à l'emploi de lignes dont
l'allure est régie par les lignes des organes, et par
conséquent à la proscription et des décors tirés


ECUSSON

A. ENDELL CHAPITEAU DU SALON

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