DOI Heft:
No. 21 (Juin 1900)
DOI Artikel:Gerdeil, O.: Quelques artistes hollandais
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.34204#0132
^r-s=gD- L'ART DÉC O RAT! F
JAC. VAN DEN BOSCH
cipe, mais de principes tout différents ; de là
aussi, que la Hollande, si proche de la Belgique
et liée en apparence à celle-ci par tant de rapports,
ne nous montre rien, ou à peu prés, qui dérive
des conceptions belges. Tandis que celles-ci pas-
saient de Belgique en Allemagne, où l'esprit de
collectivité dans l'effort les a rapidement trans-
formées en des formules nationales, et pénétraient
même plus ou moins en France, la Hollande leur
opposait une barrière presque infranchissable, et
chacun de ses artistes tentait de s'ouvrir une voie
de son côté.
Quel rapport établir, par exemple, entre les
procédés décoratifs de M. Thorn-Prikker et celui
de M. Van den Bosch, qu'on voit représentés tous
deuxici par des échantillons? Cela seraitimpossible,
même avec la meilleure bonne volonté.
Nous aurons l'occasion, nous l'espérons, de
présenter successivement les artistes de la
Hollande aux lecteurs de cette revue, au hasard
des circonstances. L'un d'eux, M. Thorn-
Prikker, leur est déjà connu par les dessins
d'étoffes de tenture en velours et soie
teintes par le procédé malais, reproduits dans
CAFÉ -DE KROON. s LE COMPTOIR
un numéro précédent. De même qu'en Bel-
gique M. Van de Velde, M. Thorn-Prikker se
refuse à toute intervention d'éléments pris à la
nature dans son dessin ; il ne se sert que d'ara-
besques. Mais l'analogie entre les deux artistes
s'arrête là. Les arabesques même les plus com-
pliquées de M. Van de Velde restent soumises à
une discipline « sui generis » ; elles procèdent
d'un esprit plutôt sévère. Celles de M. Thorn-
Prikker inclinent vers le fantastique ; une régula-
rité relative, telle qu'on l'observe dans la sculpture
de l'arceau représenté ici, est l'exception chez lui.
Ce penchant au fantastique se rencontre du reste
chez plus d'un artiste hollandais ; un curieux
exemple en est fourni par M. Jan Toorop dans
la peinture.
Tout autre est la note de M. Jac. Van den
Bosch. Celui-ci pense que le décorateur peut
prendre son bien ouille trouve. Ainsi, le café « de
Kroon » (la Couronne) représenté ici, l'un des
plus grands d'Amsterdam, construit parl'architecte
G. van Arteel et décoré par M. Van den Bosch, a
été ouvert pendant les fêtes de l'intronisation de
la reine Wilhelmine, l'année dernière : c'est à
JAC. VAN DEN BOSCH
cipe, mais de principes tout différents ; de là
aussi, que la Hollande, si proche de la Belgique
et liée en apparence à celle-ci par tant de rapports,
ne nous montre rien, ou à peu prés, qui dérive
des conceptions belges. Tandis que celles-ci pas-
saient de Belgique en Allemagne, où l'esprit de
collectivité dans l'effort les a rapidement trans-
formées en des formules nationales, et pénétraient
même plus ou moins en France, la Hollande leur
opposait une barrière presque infranchissable, et
chacun de ses artistes tentait de s'ouvrir une voie
de son côté.
Quel rapport établir, par exemple, entre les
procédés décoratifs de M. Thorn-Prikker et celui
de M. Van den Bosch, qu'on voit représentés tous
deuxici par des échantillons? Cela seraitimpossible,
même avec la meilleure bonne volonté.
Nous aurons l'occasion, nous l'espérons, de
présenter successivement les artistes de la
Hollande aux lecteurs de cette revue, au hasard
des circonstances. L'un d'eux, M. Thorn-
Prikker, leur est déjà connu par les dessins
d'étoffes de tenture en velours et soie
teintes par le procédé malais, reproduits dans
CAFÉ -DE KROON. s LE COMPTOIR
un numéro précédent. De même qu'en Bel-
gique M. Van de Velde, M. Thorn-Prikker se
refuse à toute intervention d'éléments pris à la
nature dans son dessin ; il ne se sert que d'ara-
besques. Mais l'analogie entre les deux artistes
s'arrête là. Les arabesques même les plus com-
pliquées de M. Van de Velde restent soumises à
une discipline « sui generis » ; elles procèdent
d'un esprit plutôt sévère. Celles de M. Thorn-
Prikker inclinent vers le fantastique ; une régula-
rité relative, telle qu'on l'observe dans la sculpture
de l'arceau représenté ici, est l'exception chez lui.
Ce penchant au fantastique se rencontre du reste
chez plus d'un artiste hollandais ; un curieux
exemple en est fourni par M. Jan Toorop dans
la peinture.
Tout autre est la note de M. Jac. Van den
Bosch. Celui-ci pense que le décorateur peut
prendre son bien ouille trouve. Ainsi, le café « de
Kroon » (la Couronne) représenté ici, l'un des
plus grands d'Amsterdam, construit parl'architecte
G. van Arteel et décoré par M. Van den Bosch, a
été ouvert pendant les fêtes de l'intronisation de
la reine Wilhelmine, l'année dernière : c'est à