Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 2,2.1900

DOI Heft:
No. 22 (Juillet 1900)
DOI Artikel:
Frantz, Henri: La peinture décorative à l'exposition de 1900
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.34204#0154

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
-sr-sëD- L'ART DÉCORATIF

qui n'ont que faire à cette place. Or la véritable
décoration est celle qui impressionne avant tout
par son unité et qui se présente vraiment comme
un ensemble que l'on saisit d'un regard. Et cette
impression d'unité nous devrons la trouver autant
dans le dessin que dans le coloris. Le peintre dé-
corateur ne doit pas abuser de trop de tons, sinon
l'effet d'ensemble sera perdu. Toutes les fois où
nous voyons un artiste se soucier de ces principes
généraux, si simples pourtant, son oeuvre se dis-
tingue aussitôt des autres par sa véritable allure
décorative.
Mais arrivons aux oeuvres elles-mêmes.
Lorsque venant des Champs Elysées le visiteur
a traversé le Pont Alexandre, il trouve à sa droite
et à sa gauche deux palais décorés de peintures
qui représentent : /'Ah'/ zAz /Av*, /'Ah'/ zA-f A/z^/Af,
/'Hz*/ zA? A? Uz'zKwz', /'Hz*/ A* A; V/zrz'Z', /'Hz*/
A?; A/zzA, zA /'Hz*/ A? CzVzzzzz/yzzz'.
La première peinture que l'on trouve à droite
est /'Hz*/ A; AAz-, due à M. Récipon. Le sujet
était particulièrement difficile à traiter par ce qu'il
était essentiellement moderne, et que beaucoup
de nos peintres sont désarmés lorsqu'il s'agit de
représenter les aspects de la vie ouvrière et minière,
qui ne manquent pourtant pas d'intérêt. On ap-
prend des choses si différentes dans les académies !
Ce n'est certes pas à la notation de la vie moderne
que conduisent l'Ecole des Beaux-Arts et le prix
de Rome.
Si l'exécution de cette œuvre avait été confiée
à un Constantin Meunier qui a si merveilleusement
dégagé tous les côtés héroïques de la vie des tra-
vailleurs, ou même à M. Jules Adler qui a fait au
Salon une si puissante et si tragique Uz*/w z/zz
Cz'z'zzw/, nul doute que le sujet eût trouvé l'artiste
qu'il fallait, mais M. Récipon est malheureusement
resté en route, malgré un effort évident de traduire
du nouveau.
A gauche il nous montre un groupe d'ouvriers
actionnant une forge. De l'autre côté une femme
allégorique tend à l'artiste un objet qui vient d'être
fondu. Dans le lointain s'esquissent au milieu des
vapeurs et des fumées de vastes constructions en
fer et des carapaces métalliques. Une statue
d'Henri IV atteste, tout au fond, comme une
phase de l'histoire du fer.
Le défaut de cette œuvre est de manquer d'es-
pace et d'harmonie générale.

Plus intéressante est la décoration de M. Paul
Buffet : /'Ah*/ z/zty At/zz^Ar. M. Paul Buffet est un
orientaliste, qui a exploré il y a quelques années
des pays inconnus jusque-là à l'art, tels que l'Abys-
sinie et les régions du Haut Nil, et il en a rapporté
une moisson d'œuvres dont les derniers Salons
nous ont montré tout l'intérêt. M. Buffet a peint
les aspects les plus caractéristiques de ces vallées
d'Abyssinie avec leurs arbres gigantesques et leurs
végétations luxuriantes ; il est resté si plein de
son sujet, qu'on ne s'étonne guère de le voir,
chargé de cette décoration, rester fidèle à son
domaine favori.
C'est donc l'impression de pittoresque qu'il
cherche surtout à nous donner dans son œuvre,
et il y réussit. A vrai dire il eût été plus rationnel
de ne pas aller chercher aussi loin son sujet. Le
palais sur la façade duquel se trouve la fresque
de M. Buffet contient de l'art décoratif, des
meubles, des étoffes d'Allemagne, de Russie, de
Suisse, d'Autriche. Il eut été donc plus naturel
de fixer ailleurs que sur un horizon tropical sa
représentation de l'art des étoffes.
Si cependant la peinture de M. Paul Buffet
avait dû y perdre en pittoresque, ne nous en
plaignons pas outre mesure, et goûtons-la telle
qu'elle est. Dans un paysage d'Abyssinie, bordé
au loin par de grandes lignes d'arbres qui se dé-
tachent sur le bleu sombre du ciel où roulent
de gros nuages, une femme dont le costume pré-
raphaélite étonne un peu ici, regarde un tra-
vailleur à la peau bronzée qui rassemble des étoffes.
Un peu plus loin un autre homme est assis auprès
d'un métier.
Avec M. Pierre Vauthier (/'Ah'/ Az Uz*zzfzzz*z')
nous tombons vraiment dans la mauvaise peinture
décorative, où les principes que j'indiquais plus
haut sont tout à fait méconnus. Cette femme
qui regarde des plans dans un carton n'est pas
sans quelque grâce ; par contre le peintre en cos-
tume moderne, coiffé d'un chapeau mou et qui
cause avec un ouvrier, laisse beaucoup à désirer.
Le peintre aurait dû interpréter plus librement
ce groupe. Le sujet pourtantétait assez beau pour
inspirer un artiste.
Sur le palais en face, voici d'abord /'Ah*/ zAz
Az AYzvz'z' par M. Maurice Chabas.
M. Maurice Chabas, frère de M. Paul Chabas,
le talentueux peintre de yzzyzvzzr At/zzA, avait été

136
 
Annotationen