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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 2,2.1900

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No.23 (Août 1900)
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Gerdeil, O.: La classe d'orfèvrerie à l'exposition
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https://doi.org/10.11588/diglit.34204#0215

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L'ART DÉCORATIF


KELLER FRÈRES

NÉCESSAtRE DE BUREAU EN BRONZE DORÉ

faire au pas de course, et si bien qu'on s'y
prenne pour ne laisser aucun coin inexploré, on
en trouve toujours après coup qu'on avait
oubliés.
C'est une justice à rendre à la maison Chris-
stode que ce grand établissement — une des
gloires de l'histoire de l'industrie française —
est sincèrement préoccupé de donner à ses
produits une distinction de forme propre à leur
conserver leur vieille réputation de supériorité.
Cette préoccupation se traduit par la présence, dans
le vaste emplacement occupé par ses vitrines,
d'un grand nombre d'objets dessinés avec un
goût plus délicat que celui du gros des fabriques
d'orfèvrerie. Malheureusement, il manque même
aux meilleurs de ces objets quelque chose d'assez
difficile à définir, et que je tâcherai d'exprimer
en disant que «rien ne s'enlève». Beaucoup
d'objets sont «pas mai», aucun n'est positivement
«bien». Evidemment, la maison Christofle entend
éviter les audaces excessives, et l'on ne peut
l'en blâmer. Mais ce n'est là qu'un programme
négatif, qui ne suffit pas ; il en faudrait un
positif, l'indication d'un sens nettement déter-
miné de l'effort. Or, l'exposition de la maison
Christofle ne révèle rien de semblable; on y
voit des objets faits avec un certain goût, quelques
idées heureuses, mais nulle trace d'invention,
voire mêmejde recherches tant soit peu poussées.
Dans l'orfèvrerie de table, la maison qui montre
l'effort le plus sérieux et le mieux dirigé vers

une décoration correcte est celle de M. Car-
deilhac, dont nous reproduisons un surtout de
table. Les pièces qui composent ce surtout sont
fort habilement dessinées; à part un ou deux
détails secondaires (notamment les talons de la
pièce du milieu) qui gagneraient à être modifiés,
c'est un objet d'art commercial on ne peut
mieux compris. L'artiste peut être radical; l'in-
dustriel, qui doit compter avec sa clientèle, ne
peut sortir des bancs du centre gauche. Dans
le surtout de M. Cardeilhac, on a évité avec
beaucoup d'adresse de heurter les habitudes par
des formes trop insolites dans les lignes princi-
pales ; mais on a rendu la fermeté à celles-ci
en les débarrassant des motifs vulgaires qui les
masquent d'ordinaire et en substituant à ces
dentiers des détails inspirés d'un esprit plus
neuf, répartis avec tact et sobriété. De là sort
un ensemble agréable, qui satisfait ceux qui
veulent rompre avec les vieilles habitudes sans
choquer ceux qui veulent les garder.
Dans les vitrines du même orfèvre figurent
en outre diverses pièces: théèires, bols, etc.
excellemment composées ; un décoration sobre,
en bosse puissante, non jetée à l'aventure mais
répartie sur les surfaces de manière à s'unir
étroitement aux formes d'ensemble, leur donne
un beau caractère.
Comme pièce d'orfèvrerie d'argent dans le-
quelle la recherche d'originalité est poussée plus
loin, sinon plus heureusement, nous reproduisons

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