L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne (2,2.1900)

L'ART DÉCORATIF <3=^


R. CH. PEYRE LE LYS
(FR. GOLDSCHEtDER, ÉD.)
Je l'avenir dans le champ perpétuellement labouré
du domaine de l'art?
Au nombre des personnalités qui se sont ré-
cemment révélées, nous trouvons, et en première
ligne, le statuaire Rodin. Son inRuence aura
été grande, aussi bien dans l'art appliqué à l'in-
dustrie que dans la sculpture proprement dite.
La répercussion se constate jusque dans les plus
menus objets d'usage courant. A l'art purement
statique des époques antérieures, a succédé la
sculpture dynamique. De plus, — remarque
assez notable — anciennement, quand on con-
cevait un baguier, un miroir à main ou un
cendrier, les diRèrents éléments qui concouraient
à l'ensemble étaient le plus souvent indépendants
les uns des autres et formaient une superposition
de formes et de plans. Aujourd'hui, l'élément
prépondérant, femme, plante, bête ou Reur, se
répand sur la totalité de l'objet; les cheveux se
dénouent indéRniment pour l'utilisation de leurs
longues tresses, les ailes des oiseaux ou les pétales
des Reurs prennent soudain des dimensions hors
nature, s'aRrancliissant hardiment des agence-

ments habituels. La femme, génératrice éternelle,
se résout en courbes folles, en feuilles géantes
ou en motifs tarabiscotés, se prêtant aux méta-
morphoses les plus inattendues. « -Srwrwz?
tYrwn. D'autres part, pour obtenir la couleur
et i'eRet, ou suit l'exemple de l'auteur de la
é'A,(/<?r. Il a usé souvent d'un procédé
qui lui a donné de curieux résultats. Entre ses
mains, le bloc de marbre, travaillé dans une partie
très restreinte seulement, demeure fruste tout
autour, et le spectateur est troublé, davantage
parfois, en présance des difEcultés matérielles
auxquelles il est initié. Jusqu'alors, l'œuvre
d'art devait dégager l'impression d'une soudaineté
d'éclosion et dissimuler les étapes succesives
qu'elle avait à franchir pour arriver à l'état
^ ! *.


M.BOUVALüt!t FLAMBEAUX
(FR. GOLDSGHEIDER ,ÉD.)

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