AOÛT 1900 -(33^=6-
distinguée, Je corps d'une grande élégance. Le
modèle, immédiatement reconnaissable, tant la
ressemblance est frappante, a posé pour la
de Delaplanche et pour la figure voilée de Mercié
qui pleure sur la tombe de Baudry. Cette fois
cette créature charmante représente Az
endormie devant un fond reproduisant les quais
et le panorama de Paris.
Entre les maisons qui marchent à la suite
de Barbedienne et de Tliiebaud frères, représen-
tant les traditions dans l'industrie artistique des
bronzes, toutes les transitions se rencontrent pour
arriver à celle qui rompt le plus ouvertement
avec elles: j'ai nommé celle de M. Eug. Blot.
M. Eug. Blot, connu par sa collection de
tableaux des maîtres impressionistes dont la vente
a été l'un des évènements artistiques du prin-
temps dernier, apporte aussi dans son industrie
son penchant pour les plus libres tendances
dans l'art. Il y a dans son salon mille tentatives
nouvelles dignes d'être notées. Ici, nous aban-
donnons la statue monochrome, le bloc de
marbre ou de métal pour nous complaire
dans l'ingéniosité d'une adaptation à un usage
quelconque. C'est un problème que l'artiste
CÉZAR;BRU BUIS PRIMEVÈRE
(EUG. BLOT, ÊD.)
MAUREL EEEc CAUCHEMAR
(EUG. BLOT, ÉD.)
se pose et qu'il lui faut résoudre. Faire quel-
que chose de beau est bien, le rendre utile
ensuite est certainement louable. C'est la domesti-
cation de la Beauté, dira-t-on, qui doit resplendir
indépendamment de tout but subalterne. Ce-
pendant, l'usage n'empêchera pas l'objet de
resplendir; il conserve néaumoins son prestige
et contribue par sa contagion esthétique à em-
bellir, au contraire, quelque banal acte de vie. La
de Van der Straeden, à la fois Hambeau
et encrier, est un bibelot heureux qui a dû cer-
tainement séduire nombre de gens. Cette
aimable fille enveloppée dans sa mante, qui se
chauffe à 1 ampoule électrique, constituant la
flamme qui se dégage d'un feu de bois rustique,
est d'un joli effet. L'encrier qui s'ouvre sur la
droite complète la raison d'être du bibelot sur
une table de boudoir ou de cabinet.
La ZAvzr Z? VbA? de Caussé et AZ CizzzcAzvzzzzr,
vase de Maurel, sont deux agréables choses aussi.
Une petite femme dorée est renversée, échevelée,
sur la panse d'un vase; quelques pavots et
plusieurs chauves-souris ornent le fond qui s'irise,
tandis qu'un gnome surgit du goulot et grimace
en regardant la créature étendue et troublée.
Suis, c'est la de Cézar Bru, vase
en bronze irisé dont la forme s'inspire heu-
reusement de cette Heur; La VA- rAtr CAzcz-v,
toute droite, rigide sur les glaçons aux tons
opalisés (un bloc de verre fondu par Leveillé
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distinguée, Je corps d'une grande élégance. Le
modèle, immédiatement reconnaissable, tant la
ressemblance est frappante, a posé pour la
de Delaplanche et pour la figure voilée de Mercié
qui pleure sur la tombe de Baudry. Cette fois
cette créature charmante représente Az
endormie devant un fond reproduisant les quais
et le panorama de Paris.
Entre les maisons qui marchent à la suite
de Barbedienne et de Tliiebaud frères, représen-
tant les traditions dans l'industrie artistique des
bronzes, toutes les transitions se rencontrent pour
arriver à celle qui rompt le plus ouvertement
avec elles: j'ai nommé celle de M. Eug. Blot.
M. Eug. Blot, connu par sa collection de
tableaux des maîtres impressionistes dont la vente
a été l'un des évènements artistiques du prin-
temps dernier, apporte aussi dans son industrie
son penchant pour les plus libres tendances
dans l'art. Il y a dans son salon mille tentatives
nouvelles dignes d'être notées. Ici, nous aban-
donnons la statue monochrome, le bloc de
marbre ou de métal pour nous complaire
dans l'ingéniosité d'une adaptation à un usage
quelconque. C'est un problème que l'artiste
CÉZAR;BRU BUIS PRIMEVÈRE
(EUG. BLOT, ÊD.)
MAUREL EEEc CAUCHEMAR
(EUG. BLOT, ÉD.)
se pose et qu'il lui faut résoudre. Faire quel-
que chose de beau est bien, le rendre utile
ensuite est certainement louable. C'est la domesti-
cation de la Beauté, dira-t-on, qui doit resplendir
indépendamment de tout but subalterne. Ce-
pendant, l'usage n'empêchera pas l'objet de
resplendir; il conserve néaumoins son prestige
et contribue par sa contagion esthétique à em-
bellir, au contraire, quelque banal acte de vie. La
de Van der Straeden, à la fois Hambeau
et encrier, est un bibelot heureux qui a dû cer-
tainement séduire nombre de gens. Cette
aimable fille enveloppée dans sa mante, qui se
chauffe à 1 ampoule électrique, constituant la
flamme qui se dégage d'un feu de bois rustique,
est d'un joli effet. L'encrier qui s'ouvre sur la
droite complète la raison d'être du bibelot sur
une table de boudoir ou de cabinet.
La ZAvzr Z? VbA? de Caussé et AZ CizzzcAzvzzzzr,
vase de Maurel, sont deux agréables choses aussi.
Une petite femme dorée est renversée, échevelée,
sur la panse d'un vase; quelques pavots et
plusieurs chauves-souris ornent le fond qui s'irise,
tandis qu'un gnome surgit du goulot et grimace
en regardant la créature étendue et troublée.
Suis, c'est la de Cézar Bru, vase
en bronze irisé dont la forme s'inspire heu-
reusement de cette Heur; La VA- rAtr CAzcz-v,
toute droite, rigide sur les glaçons aux tons
opalisés (un bloc de verre fondu par Leveillé
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