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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 2,2.1900

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No.23 (Août 1900)
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Jacques, G. M.: Le Danemark à l'exposition universelle
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https://doi.org/10.11588/diglit.34204#0226

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<-3-!sg)- AOÛT 1900 <3=^

cas, la surprise est grande de voir cette nation
du Danemark, grande autrefois, petite aujour-
d'hui si le nombre et l'étendue du territoire font
seuls la grandeur, déployer dans l'art des objets
une si éclatante supériorité. On savait le
peuple danois cultivé, épris d'art et de lettres,
resté profondément empreint des traditions du
Nord; on ne le croyait pas de cette taille.
Le premier coup d'ocil sur la section danoise
montre que l'art de ce pays se développe, dans
cette période de renaissance, en procédant unique-
ment de ses propres traditions et sans que
les influences anglaises et belges, si vives et
souvent pernicieuses en France et en Allemagne,
le touchent aucunement. L'exposition danoise
n'offre pas la moindre trace de cette structure
singulière des constructions et des objets, à
laquelle on est convenu de donner le nom de
«modem style». Tout y prend pourtant un
caractère nouveau; les choses directement imitées
du passé n'y sont que de rares exceptions. Mais
en considérant les œuvres, on voit clairement
que leurs auteurs ne se sont pas figuré qu'un
art nouveau se crée de toutes pièces et qu'il
faille, pour trouver le neuf, faire litière de tout
ce que le passé nous a légué d'expériences sur
la physiologie des objets.
Ainsi, contemplez d'abord l'architecture des
deux principales sections danoises : celle des
industries artistiques à l'Esplanade des Invalides
et celle de l'agriculture et de l'alimentation au
Champ de Mars. La première est l'œuvre de
M. Bindesboell, l'autre celle de M. Ame Petersen.
Je crois qu'en écrivant ici le mot de chel-d'œuvres,
j'exprimerai l'opinion de tous les esprits élevés.
Le second de ces morceaux d'architecture im-
provisée a la beauté antique ; je n'hésite pas à
rapprocher l'impression qu'il fait naître de celle
des monuments de la Grèce. Il possède quelque
chose de commun avec eux : la simplicité syn-
thétique, l'ampleur et la noblesse des lignes et
surtout, cette chose indéfinissable qui est l'esprit
des œuvres. Quoi de plus nouveau pourtant
que ces deux morceaux d'architecture si simples
dans leurs moyens ? Qui prétendrait avoir ren-
contré ailleurs quelque chose qui leur res-
semble? C'est devant de telles œuvres que
l'on se prend à réfléchir que la pensée est
tout et les formules rien, et que le moder-


T. BfNDESBOELL GRAND VASE EN GRÈS FLAMMÉ

nisme, aujourd'hui comme en tous les temps,
c'est le génie.
Malheureusement pour ces deux beaux mor-
ceaux d'architecture, l'entassement des cons-
tructions à l'Exposition n'est guère propre à
les mettre en valeur. Faute du recul nécessaire
pour les photographier en bonnes conditions,
nos reproductions n'en donnent qu'une faible
idée. A peine suffisent-elles à donner au lecteur
imaginatif le moyen de se représenter le clos
de l'agriculture au Champ de Mars, avec ses
murs bas percés de baies, dont les verts en-
cadrements de feuillage rompent seuls la blan-
cheur du stuc, et la noble entrée que gardent
deux taureaux. L'architecture de la section da-
noise à l'Esplanade des Invalides n'est qu'un mul-
et sa porte; mais ce mur et cette porte valent
un édifice. Ici, c'est en bronze doré que l'or-

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