L'ART DÉCORATIF -C5^=-
possibte. D'autre part, M. Willumsen lui-même,
se servant d'oxydes de fer, a trouvé deux
émaux l'un noir, l'autre bronzé, qui s'appli-
quent comme fond sur lequel les figures modelées
se détachent en blanc ; c'est un effet tout
nouveau.
M. Willumsen n'exécute aucun ouvrage en
personne; mais l'influence de sa personnalité
se fait sentir dans les travaux de tous ses collaba-
rateurs. Aussi, même dans les voies particu-
lières suivies par chacun de ceux-ci, la produc-
tion de la manufacture de MM. Bing et Groen-
dahl possède à un haut degré l'unité de caractère.
J. DAHL-JENSEN
(MANUF. DE MM. B]NG & GROENDAHL)
Ce caractère est plus sévère, plus grave qu'on
n'est habitué à l'attendre de la porcelaine; la
«Revue des Arts Décoratifs» de Copenhague l'a
défini en ces termes: «L'art qui a créé ces
ouvrages est avant tout un art grave et sérieux ;
il procède quelquefois avec une profondeur
spéculative comme s'il s'agissait de faire d'in-
nocents vases destinés à l'ornement de nos
salons du monuments impérissables. 11 ne se
contente pas de l'effet décoratif extérieur; par
ci par là une certaine symbolique s'y cache; on
rencontre des appellations telles que OvAjavrcf,
la A? HW/AaA'rw,
Ce qui caractérise encore cet art, c'est sa pré-
occupation continuelle de composer des urnes
aux cendres des morts, problème qu'a résolu
à plusieurs reprises et avec beaucoup d'éclat dans
S. WAGNER
(MANUF. DE MM. BtNG & GROENDAHL)
ses ouvrages céramiques particuliers M. Willum-
sen en se servant des grès ».
Avant de quitter le département de la céra-
mique, il serait injuste de ne pas signaler l'ex-
position des faïences de M. Kaehler, de Copen-
hague, qui montre, outre un bon nombre de
belles pièces d'étagère en tons foncés, une grande
frise d'oiseaux planant au-dessus de la mer;
le dessin de cette frise, dont l'auteur ne m'est,
à mon regret, pas connu, est stylisé d'une
manière originale et la couleur remarquable
par sa vigueur sombre.
Indépendemment des beaux morceaux d'ar-
chitecture de M. Ame Petersen au Champ de
Mars et de M. Bindesboell à l'Esplanade des
Invalides, le Danemark nous montre, dans un
genre tout différent, un troisième specimen du
talent de ses architectes : je veux parler du
pavillon danois élevé dans la rue des Nations
par des souscriptions privées, d'après les dessins
de M. V. Koch.
N. NiELSEN
(MANUF. DE MM. BtNG & GROENDAHL)
208
possibte. D'autre part, M. Willumsen lui-même,
se servant d'oxydes de fer, a trouvé deux
émaux l'un noir, l'autre bronzé, qui s'appli-
quent comme fond sur lequel les figures modelées
se détachent en blanc ; c'est un effet tout
nouveau.
M. Willumsen n'exécute aucun ouvrage en
personne; mais l'influence de sa personnalité
se fait sentir dans les travaux de tous ses collaba-
rateurs. Aussi, même dans les voies particu-
lières suivies par chacun de ceux-ci, la produc-
tion de la manufacture de MM. Bing et Groen-
dahl possède à un haut degré l'unité de caractère.
J. DAHL-JENSEN
(MANUF. DE MM. B]NG & GROENDAHL)
Ce caractère est plus sévère, plus grave qu'on
n'est habitué à l'attendre de la porcelaine; la
«Revue des Arts Décoratifs» de Copenhague l'a
défini en ces termes: «L'art qui a créé ces
ouvrages est avant tout un art grave et sérieux ;
il procède quelquefois avec une profondeur
spéculative comme s'il s'agissait de faire d'in-
nocents vases destinés à l'ornement de nos
salons du monuments impérissables. 11 ne se
contente pas de l'effet décoratif extérieur; par
ci par là une certaine symbolique s'y cache; on
rencontre des appellations telles que OvAjavrcf,
la A? HW/AaA'rw,
Ce qui caractérise encore cet art, c'est sa pré-
occupation continuelle de composer des urnes
aux cendres des morts, problème qu'a résolu
à plusieurs reprises et avec beaucoup d'éclat dans
S. WAGNER
(MANUF. DE MM. BtNG & GROENDAHL)
ses ouvrages céramiques particuliers M. Willum-
sen en se servant des grès ».
Avant de quitter le département de la céra-
mique, il serait injuste de ne pas signaler l'ex-
position des faïences de M. Kaehler, de Copen-
hague, qui montre, outre un bon nombre de
belles pièces d'étagère en tons foncés, une grande
frise d'oiseaux planant au-dessus de la mer;
le dessin de cette frise, dont l'auteur ne m'est,
à mon regret, pas connu, est stylisé d'une
manière originale et la couleur remarquable
par sa vigueur sombre.
Indépendemment des beaux morceaux d'ar-
chitecture de M. Ame Petersen au Champ de
Mars et de M. Bindesboell à l'Esplanade des
Invalides, le Danemark nous montre, dans un
genre tout différent, un troisième specimen du
talent de ses architectes : je veux parler du
pavillon danois élevé dans la rue des Nations
par des souscriptions privées, d'après les dessins
de M. V. Koch.
N. NiELSEN
(MANUF. DE MM. BtNG & GROENDAHL)
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