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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 2,2.1900

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No. 24 (Septembre 1900)
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Frantz, Henri: La céramique française à l'exposition
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https://doi.org/10.11588/diglit.34204#0272

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SEPTEMBRE 1900

le secret de leurs couleurs variées à l'infini ;
celui-ci se souvient des pâtes de verre des
Phéniciens, telles qu'on les retrouve à Tyr et
sur les côtes de Syrie. Mais le céramiste moderne
ne se contente pas de pousser la science de son
métier aussi avant que ses prédécesseurs loin-
tains ou rapprochés; d'autres soucis et avant
tout celui d'un décor modernisé et s'harmonisant
avec les tendances esthétiques de l'heure actuelle
viennent l'animer, et transformer ses œuvres non
pas en des pastiches de l'art ancien, mais en
des créations qui portent très nettement l'em-
preinte de leur siècle.
Ce n'est pas seulement dans des initiatives
privées, chez les Lachenal, les Bigot, les
Dammouse, les Dalpayrat, que l'on pourra re-
connaître la vérité de ces remarques. Même
dans l'art officiel, en général pourtant si rétro-
grade, se trouvera l'affirmation de la renaissance
de la céramique française, et la Manufacture
de Sèvres reconquiert les hauteurs de sa re-
nommée passée.
Lorsqu'on songe à ce qu'était la Manufacture
Nationale il y a quinze ou vingt ans, lorsqu'on
se souvient qu'elle piétinait dans les formules
usées, et s'enfermait avec un parti pris in-
compréhensible dans l'imitation servile des
siècles disparus, se contentant de paraphraser
et de copier l'art des siècles de Louis XIV et
de Louis XV, on doit féliciter hautement
M. Baumgart, directeur actuel de la Manufacture,
de l'impulsion qu'il a su lui donner dans toutes
les variétés de l'art du céramiste. Plût au ciel
qu'ii en fût de même de la Manufacture des
Gobelins!
Dans un article ultérieur,
examinera avec tous les développements né-
cessaires la céramique architecturale de l'Ex-
position, et par conséquent les deux grandes
fontaines que la Manufacture de Sèvres a ex-
posées aux Invalides et derrière le petit palais
des Beaux-Arts, mais je ne voudrais pas aborder
les efforts de la céramique privée avant d'avoir
constaté combien les vases de toutes sortes ex-
posés par la Manufacture sont élégants dans leurs
formes, et combien leur décor est d'un sens
décoratif heureux.
La plupart des céramistes dont on a suivi
l'évolution dans nos salons annuels et dont les

lecteurs de l'N;*^ connaissent l'œuvre,
figurent à l'Exposition universelle avec des
pièces caractéristiques.
Je note tout d'abord le de M. A.
Dammouse, auteur de tant de beaux grès d'une
simplicité de décor voulue et qui sont un
acheminement vers un art populaire, vers un
art dont on se plait à espérer l'avènement. A
côté de ces grès, de quelques beaux plats
décorés d'émaux colorés et de certains objets
usuels exécutés dans la même matière un peu
fruste, et décorés d'émaux de grand feu ou
d'émaux blancs, M. Dammouse expose d'in-
téressantes pâtes d'émail.
Je me trouvais à Sèvres, il y a quelques
années, lorsque M. Dammouse fit ses premiers
essais de pâte d'émail, qui ne sont pas sans
analogie avec les pâtes de verre que M. Henry
Cros remit à la mode d'après les anciens


M. DUFRÊNE CANETTE, CRISTAL ET VERMEIL
LA MAISON MODERNE, ÉD. BBB

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