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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 3,2.1901

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No.36 (Septembre 1901)
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Saunier, Charles: La médaille contemporaine en France, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.34206#0273

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L'ART DECORATIF


DEGEORGE n n ^ MÉDAILLE DE PRIX POUR LES
CONCOURS DE SOCIÉTÉS HIPPIQ.UES

nant à ce que la conception même de la médaiile
soit modiAée ?
Eh bien, les médailleurs contemporains,
aux œuvres si profondément humaines, sont les
héritiers du grand souffle révolutionnaire. C'est
leur vie, leur sentiment, leurs passions, plus en-
core : leur façon de sentir qu'ils incluent dans
une médaille. Roty a gravé une émouvante mé-
daille de la Maternité. La mère estpenchée dou-
cement sur 1e bébé qu'elle tient dans ses bras.
Son regard affectueux est pensif, un peu triste.
EHe songe aux choses terribles qui assailliront
1e frêle petit être. Enquérez-vous. Vous appren-
drez que 1e grand médailleur, quand il créa ce
chef-d'œuvre, venait de perdre un enlant chéri.
Cette Maternitë est faite de sa douleur. Qu'il
s'agisse de 1a patrie, le médailleur ne se désin-
téressera pas non plusdesévénements. N'est-ce
pas Roty qui a formulé en ces termes ses de-
voirs et ceux de ses confrères : ci Notre mission
dans l'Art est admirable. Nous notons 1e bien et
1e mal fait, et aujourd'hui, ëlargissant notre do-
maine. nous aimons à nous inspirer des senti-
ments de l'humanité à laquelle nous apparte-
nons, de ses souffrances, de ses joies, de ses
aspirations. L)
Veut-on un exemple à l'appui de ces hau-
taines pensées? C'est un autremaître qui nous
1e donne. J. C. Chaplain travaille depuis trente
ans à la médaille commémorative du siège de
i AuGUSTiM DuPRÉ, orfèvre médailleur, gra-
veur général des monnaies, par Charles Saunier.
Préface par M. O. Roty, de l'Institut. (Société de
propagation des livres cl'art. Paris, i8qq.)

Paris. Le nombre des modifications apportées
aux revers successifs diraient, s'ils ètaient ici
exposés, ses états d'âme successifs, ses espoirs
et ses douleurs.
Les dieux, a dit Aristote, ne versent pas
l'or dans toutes les âmes. )) Or, ils semblent
avoir été particulièrement favorables à certains
médailleurs français contemporains.
Mais à quoi serviraient 1e sentiment, les
plus exquises pensèes, si la main destinée à les
traduire était indigne de 1a tâche, ici surtout où
une technique parfaite est de rigueur. Là en-
core, les médailleurs ont été servis à souhait.
11s ont bènéhcié des théories émancipatrices
qui ont tant influè sur l'art du XIX^ siècle.
Aussi, à 1a prëciosité d'outil si prisée jadis
dans les petites allégories que les courtisans
regardaient à la loupe, une technique large,
sculpturale a-t-elle succédé. Telle médaille con-
temporaine évoque l'idée d'un grand bas-relief
élevé à 1a gloire d'un monde surhumain en
science et en bonté.
Le mérite de cette rénovation revient à
deux artistes très inégaux de science, d'idée et
de goùt : Chapu et Ponscarme.
Chapu, second grand prix de gravure en
médaille en 1801, détourné de Ia pratique de
cet art par 1e prix de sculpture obtenu un an
après, ne cessa cependant de s'y intéresser et
d'attireràluilesjeunes médailleurs: ((II était,
a écrit M. Roty dans 1a préface que nous avons
déjà citèe, bienveillant et bon ; aussi consen-


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CHAPU MAQ.UETTE DE LA MÉDAILLE COMMEMORATIVE
DE LA FONDATION DU SACRE-CŒUR

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