Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 3,2.1901

DOI Heft:
No.36 (Septembre 1901)
DOI Artikel:
Bouyer, Raymond: Les bijoux au salon, [2]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.34206#0285

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
L'ART DECORATIF


PAUL RtCHARD F. V. èditeu.
quand ü s'agit de patiner trois boucles de cein-
ture, d'ajourer quatre bagues, d'émaiiier deux
pendants oü la coquitie mince est ie support de
i'opale iaiteuse. Henry Nocq a spiritueilement
varié sa vitrine. D'ailieurs, son exposition pré-
sente est de peu d'importance.
Pius abondant, moins délicat, l'étrange
Arthur Jacquin ne paraît pas avoir donné, cette
année, sa mesure habituelie. Son envoi labo-
rieux serait piutôt médiocre, sans l'intérêt
spéciai de son coffret massif, acier et argent :
i'artiste s'est préoccupé du contenant, comme
un peintre qui bâtirait son cadre, et sa boîte à
bagues n'est pas inférieure au coffret. Mais le
contenu n'agrée pas aussi spontanément les
yeux : pourquoi ces torsades épaisses et ces
formes dures, pourquoi ce parti-pris de iour-
deur qui semble se réciamer des inventions
sauvages de Carabin ? C'est Baudeiaire, sans
doute, qui prétendait que i'étrangeté devait être
<( 1e condiment indispensabie de toute œuvre
d'art )) ; mais 1e poète des TD/ gardait,
en ses cauchemars ies pius voiontaires, 1e sou-
venir des ciassiques beautés : peut-être n'aurait-
ii goûté qu'à moitié ies batraciens et les crus-
tacés de ces piaques et de ces bagues, ia
pendeioque eniaidie par l'êterneile chauve-
souris... Les ors et ies verts crient parfois
d'être accoupiés ; émaiilées ou patinées, les
teintes chantent trop rarement. Et les doutes

que nous inspirent ies tendances de M. Jacquin
s'appliqueraient non moins justement à bon
nombre de ses contemporains : le hanneton, 1a
chauve-souris, 1a grenouille, 1e crabe, 1a sèche,
tels sont les favoris de notrey'^oy-^AM^. Toujours
et partout l'ètrange, en dépit du commun. Et
telle «bague symbolique)) RT) est 1e meilleur
signe des temps...
De plus en plus acciimatëe à nos Salons,
1a nouvelle école du bijou semble si réellement
1e domaine préférë des chercheurs que les
artistes les plus divers s'adonnent à cet art
aristocratique : des peintres, des statuaires, des
sculpteurs sur bois, des graveurs sur bois, des
ciseleurs, des céramistes, des ornemanistes ou
décorateurs, soucieux de l'objet d'art, des pro-
fessionnels enhn, des « artisans )) de toute sorte
(etjeneparle que des fartistes)) proprement
dits, car il ne messied jamais d'écarter les mar-
chands du temple...); des peintres, comme
Victor Prouvé, Louis Boucher, Ch. Boutet de
Adonvel ou Mangeant; des statuaires, comme
Henry Nocq, Lelièvre, Philippe Wolfers ou Joé
Descomps ; des sculpteurs sur bois, comme
Edmond Becker; des graveurs sur bois, comme
LéonRuIfe; desciseleurs, commePaul Richard,
Archambaut, Marionnet ; des céramistes, comme
Arthur Jacquin ; des ëmailleurs, comme 1e comte
du Suau de 1a Croix ; des professionnels —
dessinateurs ou exécutants — tels que Lalique,
Fouquet, les hls de Falize, Henri Dubret, René


F. V. èditeur PAUL RICHARD

2q6
 
Annotationen