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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,1.1901/​1902

DOI Heft:
No. 37 (Octobre 1901)
DOI Artikel:
Gerdeil, O.: Les meubles de Majorelle
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https://doi.org/10.11588/diglit.34268#0038

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L'ART DECORATIF


formes, toutes également structurales, qu'il sait
trouver pour un meuble d'une disposition
donnée. Enfin, i'élégance et i'habiietë de la
mouluration pourraient à peine être dépassées,
si l'on considère qu'elle ne sort jamais ici des
limites de l'exécution industrielle.
Ce mot m'amène à faire ressortir un autre
mérite de la production de M. Majorelle. Elle
est organisée industriellement, et sur les lignes
de la grande industrie. Les ateliers de travail
mécanique du bois, d'ébënisterie, de sculpture,
de marqueterie, de travail du bronze, etc., tra-
vaillent dans les conditions économiques voulues
à l'exécution d'œuvres d'art réellement indus-
trie], c'est-à-dire dans lesquelles les possibilités
du travail industriel ne sont perdues de vue
nulle part. Comme conséquence, ces meubles
luxueux sont d'un prix non seulement abor-
dable, mais souvent avantageux, comparés à
ceux de richesse équivalente que le commerce

fournit. En écrivant cec], je n'hésite pas à
courir au-devant du soupçon d'éloge vénal, et
c'est délibérément que je le fais. Tous ceux qui
nous font l'honneur de suivre cette revue savent
qu'on y considère comme principe directeur
que l'art ne peut répondre à l'esprit de notre
temps s'il se renferme dans l'enfantement
d'objets de collection ou d'exception; qu'il doit,
au contraire, s'incorporer à la production cou-
rante à l'usage de chaque classe de la société, et
par conséquent s'incliner devant les lois écono-
miques. H est donc non seulement naturel de
signaler, il est nécessaire de proclamer très
haut l'un des exemples encore trop rares d'ap-
plication complète de ce principe. Si l'on fait
ailleurs un mauvais usage de la presse, cela ne
doit pas nous interdire d'en faire un bon, sans
nous occuper de ce qu'en pourront penser les
malveillants.
Où les travers de l'école nancéenne se
retrouvent chez M.
Majorelle et font mal-
heureusement tache
dans une œuvre ex-
cellente à tant d'é-
gards, c'est dans les
compositions exécu-
tées en marqueterie
qui couvrent les
panneaux de toute
une classe de ses
meubles. L'introduc-
tion ici d'un paysage,
d'un tableau de fleurs
ou d'une scène de
la vie animale est
incompatible avec les
impressions que le
meuble doit susciter,
incompatible avec
une bonne distribu-
tion des moyens de
décoration de l'ap-
partement où il prend
place. Celaaété dé-
veloppé souvent ici,
il est inutile d'y re-
venir. Quant à l'exé-
cution en marquete-
rie, elle m'apparaît
enfantine appliquée
à des tableaux de ce
genre. Quand une
chose peut être faite

L. MAJORELLE

BUREAU (ACAJOU, MARQUETERtE, BRONZE DORÉ)

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