L'ART DECORATIF
médiocres qui visent non à l'harmonie, mais au
trompe-l'œil. Faute de place, nous remettrons
cette discussion à une autre occasion.
Notons cependant que, de même qu'une
langue pour rester vivante a besoin d'images
nouvelles, un art n'a de vitalité qu'autant que
ses manifestations se renouvellent et se diver-
sifient. Malheur aux écoles qui codifient la
beauté ! Elles tombent bien vite dans l'hiéra-
tisme et le poncif.
Aussi, laissant pour le moment les mëdail-
leurs professionnels, allons-nous inviter les
sculpteurs qui ont fait des incursions plus ou
moins prolongées dans le domaine de la mé-
daille à nous montrer leurs œuvres. Au lecteur
à conclure s'ils ont fait œuvre utile et intéres-
sante, ce qui est notre opinion.
Le premier que nous allons citer est
un des maîtres les plus consciencieux et les
plus savants du temps présent. On doit à
M. Frëmiet une admirable médaille équestre,
celle d'un sportsman : M. Ratier. Par la crâne
allure du cavalier, la belle tenue du cheval, la
façon heureuse dont les deux silhouettes se
présentent, cette mé-
daille, qui est un por-
trait très ressemblant,
peut être considérée
comme la représenta-
tion idéale de l'équita-
tion mondaine.
De M. Frëmiet,
on possède encore un
Saint-Michel, heureux
de silhouette, et un
Saint-Georges. Cette
dernière œuvre ré-
duite et gravée avec
le concours d'un spé-
cialiste, M. Janvier.
Avec M. Frëmiet,
la médaille reste une
œuvre de statuaire. 11
se préoccupe peu du
détail, de l'effet orne-
mental. Au contraire,
Maximilien Bourgeois,
que la mort a enlevé
il n'y a que peu de
jours, avait à l'ex-
trême le sentiment de
l'effet décoratif. Une
œuvre tout à fait char-
mante : la médaille
pour le Conseil géné-
ral de Seine-et-Marne,
qui rappelle les plus
délicates conceptions
du XV1IF siècle, té-
moigne de la grâce de
son talent.
Mais ces dons élé-
gants ne le satisfai-
saient qu'à moitié. Ad-
mirateur passionné de
David d'Angers, il eût
RESTAURANT KONSS
PEINTURES DECORATIVES DE G. DE FEURE
médiocres qui visent non à l'harmonie, mais au
trompe-l'œil. Faute de place, nous remettrons
cette discussion à une autre occasion.
Notons cependant que, de même qu'une
langue pour rester vivante a besoin d'images
nouvelles, un art n'a de vitalité qu'autant que
ses manifestations se renouvellent et se diver-
sifient. Malheur aux écoles qui codifient la
beauté ! Elles tombent bien vite dans l'hiéra-
tisme et le poncif.
Aussi, laissant pour le moment les mëdail-
leurs professionnels, allons-nous inviter les
sculpteurs qui ont fait des incursions plus ou
moins prolongées dans le domaine de la mé-
daille à nous montrer leurs œuvres. Au lecteur
à conclure s'ils ont fait œuvre utile et intéres-
sante, ce qui est notre opinion.
Le premier que nous allons citer est
un des maîtres les plus consciencieux et les
plus savants du temps présent. On doit à
M. Frëmiet une admirable médaille équestre,
celle d'un sportsman : M. Ratier. Par la crâne
allure du cavalier, la belle tenue du cheval, la
façon heureuse dont les deux silhouettes se
présentent, cette mé-
daille, qui est un por-
trait très ressemblant,
peut être considérée
comme la représenta-
tion idéale de l'équita-
tion mondaine.
De M. Frëmiet,
on possède encore un
Saint-Michel, heureux
de silhouette, et un
Saint-Georges. Cette
dernière œuvre ré-
duite et gravée avec
le concours d'un spé-
cialiste, M. Janvier.
Avec M. Frëmiet,
la médaille reste une
œuvre de statuaire. 11
se préoccupe peu du
détail, de l'effet orne-
mental. Au contraire,
Maximilien Bourgeois,
que la mort a enlevé
il n'y a que peu de
jours, avait à l'ex-
trême le sentiment de
l'effet décoratif. Une
œuvre tout à fait char-
mante : la médaille
pour le Conseil géné-
ral de Seine-et-Marne,
qui rappelle les plus
délicates conceptions
du XV1IF siècle, té-
moigne de la grâce de
son talent.
Mais ces dons élé-
gants ne le satisfai-
saient qu'à moitié. Ad-
mirateur passionné de
David d'Angers, il eût
RESTAURANT KONSS
PEINTURES DECORATIVES DE G. DE FEURE