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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,1.1901/​1902

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No.39 (Décembre 1901)
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Saunier, Charles: La médaille française contemporaine, [4]
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https://doi.org/10.11588/diglit.34268#0128

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L'ART DÉCOR A Tf F

qui perpétue ta iignëe de mëdaiiteurs à laqueüe
appartiennent Eugène Dubois et son fiis Aiphée,
dont nous avons précédemment parié; L Des-
chanips, G Dupré, dont ie Saiut au Soieit est
d'un beau sentiment; Rauit, Legasteilois,
Mouchay, Delpech, Cariat, Fourcade et tant
d'autres qui ont apporté ou apporteront sûre-
ment une note sincère dans un iaps de temps
plus ou moins iong.
Par son mariage, M"'° Lancelot-Croce est
devenue Itatienne Les succès qu'eiie obtient,
comme mëdaiüeur, dans son pays d'adoption
sont mérités. Elle a la science, elle a aussi la
grâce et la concision dans l'invention, qui sont
deux qualités importantes pour un médailleur.
Cette floraison exceptionnelle de la médaille
française n'est pas sans nous laisser quelque
appréhension pour l'avenir.
La nature est avare et ne multiplie pas les
tempéraments d'élite. Les écoles d'art les plus
célèbres ont eu des éclipses. Dans le cas présent,
un facteur de décadenceimportant ne saurait être
oublié : la machine à réduire. Si, en facilitant le
travail matériel du médailleur, elle lui a permis
une plus grande production, elle lui a tait
oublier parfois que l'œuvre qu'il exécutait était
destinée à être perpétuée au moyen du métal
et, par suite, il a méconnu les exigences de
celui-ci. Jusqu'à présent, le danger était petit:
tous les maîtres actuels étant d'une époque où
l'on savait graver un coin, délimiter dans une
masse d'acier une effigie, une scène entière.
Leurs élèves, pour la plupart, seraient inaptes
à de tels labeurs II suffit d'examiner les récents
travaux des Grands Prix et des Pensionnaires
de l'Académie de France à Rome.
Dans son célèbre AA/orfyMg
lu dans la séance du Conseil d'État du 5 mars
1808, Joachim Lebreton, premier secrétaire de
la classe des Beaux-Arts à l'Institut de France,
disait :
« La mode de ne plus ciseler les armes a
« pu nuire à l'art même du graveur en médailles
« sous le seul rapport de l'habileté à manier le
burin '.
« Nous avons adopté le poli, à l'imitation
K des Anglais ; mais peut-être eût-on mieux fait

' Presque tous les graveurs de médailles et de
monnaies de l'ancien régime étaient originaires
de Liège ou de Saint-Etienne, les deux villes qui
monopolisaient, ou à peu près, l'industrie des
armes.

<( de ne pas leur prendre cette mode et de ron-
ce tinuer à enrichir les objets de nos manufac-
(( tures par le goût et l'emploi des arts du dessin
" que nous entendons mieux qu'eux... H
Aujourd'hui, c'est pis, puisque non seu-
lement on ne cisèle plus les armes, mais on ne
grave plus, à proprement parler, les médailles.
Pour remédier à cette crise, que nous espérons
facilement conjurable, les moyens, heureu-
sement, ne manquent pas. D'abord, pourquoi
l'Institut, tout-puissant, n'insisterait-il pas éner-
giquement pour forcer les médailleurs, les pen-
sionnaires de la villa Mëdicis à acquérir une
habileté nouvelle nécessaire, de l'avis de tous
les hommes compétents? Pour une fois, l'inter-
vention de l'Institut serait louée sans réserve
et il serait dans son rôle, qui est d'être essen-
tiellement conservateur.
Ensuite, pour encourager les médailleurs,
il y a l'utile Société des Amis de la Médaille,
dont la fondation a été provoquée par M. Roger
Marx. Jamais peut-être l'actif écrivain, qui a
obtenu l'abolition du privilège de la frappe
autrefois réservée à la seule Monnaie et le renou-
vellement des nouveaux types monétaires, n'a
fait œuvre aussi utile, opportune et prévoyante.
Le métier de médailleur est particulièrement
pénible. La confection d'un nouveau type de
médaille coûte relativement cher et la clientèle
est rare. Les commandes officielles vont aux
médailleurs célèbres. Beaucoup d'artistes excel-
lemment doués étaient obligés d'abandonner
cet art ingrat. La Société des Amis de la Mé-
daille est destiné à encourager, à aider par des
commandes ces débutants, ces inconnus qui
seront les maîtres de demain.

Les emplois de la médaille sont multiples.
H y a quelques mois, M. Roger-Milès insis-
tait sur l'utilité d'un médaillier des écoles des-
tiné à fixer dans la mémoire des élèves, au
moyen de médailles commémoratives, les grands
faits de l'histoire ; un peu avant, nous avions
signalé ^4?*As^.y, 1$ janvier 1896)
l'aspect déplorable du grossier timbre que
l'administration de la Bibliothèque nationale
applique sans goût sur les volumes précieux,
alors qu'il serait si simple de demander à un
de nos médailleurs soit un timbre sec, soit un
timbre humide dont le dessin délicat ne serait
pas une tare pour des volumes qui représentent
parfois une fortune.
Si, de la destination officielle, nous passons
à la destination privée, quel souvenir est aussi

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