DECEMBRE 1901
tait d'entasser les moyens d'effet sur tout indis-
tinctement. De là, l'on arrive à la conception
d'un intérieur dans lequel l'usage des ressources
décoratives est gradué avec discernement. Dé-
ployées librement sur les surfaces murales, qui
s'y prêtent le mieux et qui, sans elles, reste-
raient inertes et tristes, ainsi que sur les petits
objets qui sont là plutôt pour amuser l'œil que
pour rendre service, leur emploi doit se res-
treindre à mesure que l'usualité de l'objet, se
propension à choisir, pour la décoration, les
grandes surfaces sur lesquelles elle peut s'étaler
à l'aise, c'est-à-dire les murs. Toujours est-il
que dans les intérieurs de la Colonie des artistes
de Darmstadt — dont l'inauguration a fait grand
bruit en Allemagne, il y a quatre ou cinq mois
— les meubles sont en général de la plus grande
simplicité, d'une simplicité parfois même trop
grande, car elle touche à la rusticité. A part les
petits objets, les bibelots, c'est sur les grandes
CH. PLUMET ET TONY SELMERSHEIM
GRAND CABINET DE TOILETTE
précisant, en détermine plus strictement le
caractère et les formes.
Les Allemands, qui déploient depuis quel-
ques années — il faut bien le constater — beau-
coup plus d'activité que nous pour imprimer un
nouveau caractère aux intérieurs, les Allemands
sont arrivés peu à peu à adopter ces principes.
Peut-être le fait que ceux de leurs artistes — et
ils sont nombreux — qui se sont adonnés à
cette tâche sont la plupart des transfuges de la
peinture, est-il pour quelque chose dans leur
surfaces murales que l'effort décoratif s'est
porté.
Le plus grand défaut des intérieurs, et le
plus général, est l'emploi indistinctement sur
tout, l'entassement confus des moyens décora-
tifs. C'est une règle dans tous les arts de ména-
ger les effets, de ne mettre en œuvre tous les
moyens dont on dispose pour frapper les grands
coups qu'à certaines places ou à certains mo-
ments. Dans une pièce de théâtre, l'auteur le
plus novice se garde bien d'imposer au specta-
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tait d'entasser les moyens d'effet sur tout indis-
tinctement. De là, l'on arrive à la conception
d'un intérieur dans lequel l'usage des ressources
décoratives est gradué avec discernement. Dé-
ployées librement sur les surfaces murales, qui
s'y prêtent le mieux et qui, sans elles, reste-
raient inertes et tristes, ainsi que sur les petits
objets qui sont là plutôt pour amuser l'œil que
pour rendre service, leur emploi doit se res-
treindre à mesure que l'usualité de l'objet, se
propension à choisir, pour la décoration, les
grandes surfaces sur lesquelles elle peut s'étaler
à l'aise, c'est-à-dire les murs. Toujours est-il
que dans les intérieurs de la Colonie des artistes
de Darmstadt — dont l'inauguration a fait grand
bruit en Allemagne, il y a quatre ou cinq mois
— les meubles sont en général de la plus grande
simplicité, d'une simplicité parfois même trop
grande, car elle touche à la rusticité. A part les
petits objets, les bibelots, c'est sur les grandes
CH. PLUMET ET TONY SELMERSHEIM
GRAND CABINET DE TOILETTE
précisant, en détermine plus strictement le
caractère et les formes.
Les Allemands, qui déploient depuis quel-
ques années — il faut bien le constater — beau-
coup plus d'activité que nous pour imprimer un
nouveau caractère aux intérieurs, les Allemands
sont arrivés peu à peu à adopter ces principes.
Peut-être le fait que ceux de leurs artistes — et
ils sont nombreux — qui se sont adonnés à
cette tâche sont la plupart des transfuges de la
peinture, est-il pour quelque chose dans leur
surfaces murales que l'effort décoratif s'est
porté.
Le plus grand défaut des intérieurs, et le
plus général, est l'emploi indistinctement sur
tout, l'entassement confus des moyens décora-
tifs. C'est une règle dans tous les arts de ména-
ger les effets, de ne mettre en œuvre tous les
moyens dont on dispose pour frapper les grands
coups qu'à certaines places ou à certains mo-
ments. Dans une pièce de théâtre, l'auteur le
plus novice se garde bien d'imposer au specta-
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