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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,1.1901/​1902

DOI Heft:
No. 40 (Janvier 1902)
DOI Artikel:
Thomas, Albert: Théodore-Rivière
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https://doi.org/10.11588/diglit.34268#0168

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L'ART DÉCORATIF



ciels. Rien n'échappe à ce grand gaiilard
nerveux, d'une éiégance un peu féiine, qui
vous épie avec un sourire sous sa mous-
tache rousse et troussée. Son œii railleur,
méfiant, aigu, son geste preste saisissent et
fixent les secrets de la vie.
La vie! En parlant de M. Théodore-
Rivière, ce mot est bien souvent revenu sous
ma plume. Il le définit et le résume tout entier.
Malgré la précision raffinée de la forme,
la justesse de la couleur, l'artiste n'est pas
un simple virtuose ; la sève et l'impétuosité

du sang gonflent presque toujours les contours
arrêtés de ses statuettes, comme elles dis-
tendent parfois le cadre des poèmes parnas-
siens, emplissent d'une large palpitation
quelques sonnets de Hérédia. La vie que
célèbre M. Théodore-Rivière, c'est la vie
saine, instinctive, lumineuse, éprise de mouve-
ments, de batailles et d'étreintes, la vie ar-
dente du Midi. Si j'ai peint le sculpteur
sensible et mystérieux de la Finlande, Villé
Vallgren, escorté d'une théorie de figures
frêles, mélancoliques, éperdument sanglo-
tantes, menant le
chœur de l'inquiétude et
des tristes songes, je
dois évoquer autour de
M. Théodore - Rivière
cette foule d'images
féminines, si fortes et
si charmantes, si riches
de chaleur sensuelle et
d'énergie nerveuse, qui,
nues ou parées de
voiles barbares, sous
l'éclat des bracelets, des
colliers, des pierreries,
personnifient la joie et
la beauté de vivre;
Messaline « brisée mais
non rassasiée H , hères
Carthaginoises, Tuni-
siennes, Javanaises,
courtisanes d'Alexan-
drie en attente d'amour
au pied du « Mur céra-
mique)), enhn Salamm-
bô, vierge troublante,
concentrant dans la
merveille de son corps
tous les prestiges, tous
les aromates de l'Orient,
fleurant ale miel, le
poivre , l'encens , les
roses et une autre odeur
encore)), cette odeur
de chair moite et palpi-
tante, cette odeur même
de la vie dont l'œuvre
du sculpteur méridional
se trouve à jamais em-
baumé !

ALBERT THOMAS.

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