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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,1.1901/​1902

DOI issue:
No. 40 (Janvier 1902)
DOI article:
La lampe
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https://doi.org/10.11588/diglit.34268#0198

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L'ART DÉCORATIF

de la maison ChristoHe, dessinées par M. Ar-
noux (lampe « pavotv et lampe «feuilles d'eau a)
sont d'une irréprochable correction. La solu-
tion du point le plus délicat de la composi-
tion (l'assemblage du support avec le réservoir)
est cherchée dans l'épanouissement du support


J. LHLEU

en calice de Heur, dans lequel le réservoir re-
pose. La décoration Horale, bien conduite et
bien détaillée, un peu minutieuse meme, enve-
loppe le support du bas jusqu'en haut dans l'une,
en laisse la partie supérieure dégagée dans
l'autre. Nous préférons celle-ci, qui semble plus
légère et dont la galbe est plus incisif. Dans
toutes deux le support est argenté, le réser-
voir en cristal; combinaison harmonieuse de
matières nobles, très supérieure en vraie ri-
chesse à ces matériaux truqués, chipotés sous
prétexte de recherche, qui sont un des tra-
vers de l'art nouveau tel que quelques-uns
l'entendent.

La lampe composée par M. Goupri pour
MM. Susse frères tient davantage de l'objet
d'art proprement dit. Le style très Heuri de
la composition n'en exclurait pas la correc-
tion, n'étaient les deux lianes en forme
d'anse, qui corrigent, il est vrai, l'élancement
d'un support autrement un peu grêle, mais
apparaissent comme des superfétations dont
la présence s'explique insuffisamment.
La composition de celle de M. Sagiier
est beaucoup moins fouillée. Ici, le réservoir
est en grès de Dammouse, d'un ton blond et
chaud fort agréable, et se marie à merveille
avec l'argenture du support.
La grande lampe de M. Dufréne repré-
sentée à part est traitée dans un esprit tout
à fait différent des précédentes. La flore,
mise à contribution dans ces dernières, soit
d'après la supposition qu'on rend l'objet plus
intéressant en lui en donnant les formes (cas
de M. Coupri), soit en manière d'illustrations
sur la surface de l'objet (cas de M. Arnoux),
n'est plus ici que l'instrument au moyen du-
quel la forme élémentaire s'enrichira de quel-
que modelé aux places les plus propices à
cet enrichissement, forme et modelé se fon-
dant. C'est bien là la véritable déhnition de
la décoration plastique dans les objets; et
c'est cette définition, méconnue par presque
tous les styles anciens, qui doit être le
principe de la décoration dans le présent et
l'avenir. Nulle part peut-être jusqu'ici, elle
u'a été appliquée plus intégralement que dans
cette lampe de M. Dufréne. Des suppositions
de racines donnent à la base des reliefs ré-
guliers dans leur imprécision; des supposi-
tions de tiges, montant droit selon les géné-
ratrices d'un cylindre, conservent au tronc
la régularité d'un solide géométrique, au
sommet duquel un bouquet de feuilles de
laurier ou d'olivier, ou d'autre chose — car
ceci n'importe guère — termine chaque tige,
l'ensemble des bouquets formant le nœud
terminal du support, le mamelon sur lequel
s'assiéra le réservoir. L'artiste a demandé à
la nature les moyens d'établir son modèle,
mais il n'y a rien de la nature dans ce mo-
dèle : il y a un support où quelque chose
corrige la sévérité de la mathématique en en
conservant l'harmonie. La résultante est : MH
Non un objet d'art dans le sens
prétentieux dont on nous importune de toutes
parts, et que M. Lavedan a si justement ba-
foué dans une comédie jouée aux Variétés

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