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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,1.1901/​1902

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No. 40 (Janvier 1902)
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Chronique
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https://doi.org/10.11588/diglit.34268#0202

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L'ART DÉCORATIF

des rues populeuses, l'atmosphère factice des
théâtres, des cafés, des music-halls. Son dessin
peut sembler sommaire ; ses taches de couleur,
fluides, d'un joli lustre, forment des ensembles
subtilement harmonieux. — M. Nozal se montre
épris tour à tour de la Normandie, de la Bre-
tagne, des Pyrénées, des Alpes et des aspects de
la banlieue. Il peint avec autant d'enthousiasme
l'automne à Ville-d'Avray, le crépuscule sur la
Seine à Pont-de-l'Arche, le clair de lune bleuis-
sant Saint-Malo ou les environs d'Albi, la féerie
nocturne des glaciers. Vision nette, touche
franche, large, rapide, il recherche les effets
imprévus et brillants, il les exagère parfois dans
un sens curieusement décoratif. A. T.

Chez Hessèle, l'éditeur de la rue Laffitte, une
collection d'eaux-fortes d'artistes allemands des
plus originales montra les relations actuelles
entre le mouvement littéraire et l'art qui s'af-
franchit de la formule au delà du Rhin, si mal
représenté, d'ailleurs, en 1900! Feuiiletons de
vastes cartons, après avoir regardé les cadres,
et cataloguons rapidement cette floraison cu-
rieuse: — D'E. Anner (Suisse), des lithographies
et des eaux-fortes, des paysages et des figures;
des effets suaves d'atmosphère. — De Greiner
(Allemagne), des figures, des portraits fouillés,
iithos et eaux-fortes. — De Jettmar (Autriche),
des cuivres extraordinaires: l'eau-forte hoffman-
nesque très i83o; des souvenirs de Félicien Rops
et de ses sensuelles sirènes ; le Lac et: AfoHttzg'He
est une planche hors ligne. — Max Klinger
(Allemagne) est l'artiste trop littéraire, qui veut
illustrer la musique de Brahms avec des souve-
nirs de Michel-Ange et d'Albert Durer: une
<A l'Va/pHrgA,- des séries sur la Fie et A Afbrt,-
des hallucinations sur le siècle prochain; trop
de fantaisie, malgré la maestria d'un beau pay-
sage. — De M*"° K. Kollwitz (Allemagne), lithos
et eaux-fortes: la Tèéyo/te la vie des
7Ys.ser<M<A d'Hauptmann;une Carntagnole moyen-
âge, avec masures à la Buhot. — Fritz Overbeck
(Allemagne), nous évoque un Barbizon germa-
nique: eaux-fortes et grands paysages. — M'"°
Paczka (née Wagner) est une Allemande mariée
à un Hongrois: lithographies tirées en rouge
sanguine et figures d'école. — La Suisse présente
encore Stauffer-Bern, mort très jeune: remar-
quables portraits: eaux-fortes et pointes-sèches.
— De H. Vogeler (Allemagne), des eaux-fortes:
compositions allégoriques, rappelant Burne-Jones
et Fernand Knoppf; légendes, contes allemands,
et, parfois, sentimentalités rustiques, réalistes. —
A. Welte (Suisse), s'adonne exclusivement au
fantastique, tandis que l'Allemand H. Wolff cul-
tive tous les procédés, eau-forte, aquatinte, pointe-
sèche, vernis mou, pour traduire des physiono-
mies véridiques. — Tous virtuoses, aimant l'al-

chimie de l'art et partagés entre ces deux inspi-
rations tout allemandes: le songe ou le foyer.
R. B.

Rue Laffitte, également, dans la vieille rue
chère aux amateurs, s'est ouverte, chez Tem-
plaere, une magistrale exposition des dessins
originaux de Fantin-Latour, racontant l'admi-
rable exemple d'une vie d'artiste depuis les
études d'atelier, déjà si poétiques dans leur vé-
rité, jusqu'aux imaginations les plus mélodieuses
d'un maître qui s'inspire du bonheur intime ou
de la romantique musique des Berlioz et des
Wagner, des Schumann et des Brahms. Fantin-
Latour est un magicien de qui les évocations
survivront, alors que la mode légère aura fait
son temps... Témoin ces dessins-là, joie des
musées futurs. R. B.

A l'art moderne, rue Tronchet, 18, une expo-
sition abondante et bien composée de bijoux
nouveaux a duré tout décembre : d'originales
montures de cannes et d'ombrelles, par M. de
Martilly, un fort beau peigne, entre autres
choses, de M. P. E. Mangeant, quelques jolis
et robustes travaux (broches, ceintures, boucles)
de M"" Holbach, et toute une collection de
bagues, d'épingles et autres charmants bibelots
de ces trois artistes et de M. CL Boutet de
Monvel, dont l'œuvre est si abondante et si per-
sonnelle. Dans tout cela, un peu beaucoup d'ex-
centricité, trop de symbolisme, quelques fautes
de goût même, mais aussi de charmantes, de
délicieuses trouvailles et une dépense d'imagi-
nation et d'originalité, d'habileté, de talent qu'on
ne peut méconnaitre. E. S.

L'exposition d'étrennes d'art de A AAnte (3t,
rue Bonaparte) était habilement composée, avec
des cadeaux de nabab et de simples présents
d'amitié, discrètement luxueux et accessibles aux
budgets modestes. Une belle collection de bijoux,
de M. G. Falguières, de M. Léon Rude, de M'^
Holbach, de M. Jacquin; des cuirs aux patines
curieuses de Clément Mère ; d'autres cuirs, bu-
vards, coffrets, porte-cartes, de M"° Rouzaud, de
M. Alexandre Charpentier, de M"° Thaulow;
plusieurs œuvres remarquables du statuaire Cau-
dissard, dont un bas-relief en pâte de verre très
réussi, — des orfèvreries de Maurice Ciot, des
émaux de Feuilldtre, des statuettes de Vallgren,
de Laporte-Blairsy, de Pierre Roche, de M.
Dejean — ces dernières interprétées en grès par
le céramiste Methey, — enfin, tout un lot de
charmantes merveilles pour tous les idéals, pour
tous les goûts et... pour toutes les bourses. Le
public a goûté beaucoup cette petite exposition.
E. S.
 
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