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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,1.1901/​1902

DOI Heft:
No.41 (Février 1902)
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Bouyer, Raymond: La renaissance des arts décoratifs et son initiateur en France
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https://doi.org/10.11588/diglit.34268#0237

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FÉVRIER 1902

K Vous souvient-i] H , écrit-il à Séve-
rine dans le iô*nzzçnz'x du 5 février i8g5,
«de la page de Vro/zAs ef Gz'z'zzztzcex dans la-
quelle Auguste Vacquerie invoque avec la
tendresse d'un poète et l'élévation d'un phi-
losophe le bienfaisant rôle de la Heur?)) Au
matin de la vie, la prison de l'école doit
s'éclaircir: le penseur rêve de!'z7/zzxïz*ez* avec
des fresques à la fois enfantines et popu-
laires; et la circulaire ministérielle du 20 sep-
tembre 1899 introduisait l'image à l'école...

S'il faut insister sur l'heureuse issue de
ce dernier désir, c'est qu'il était conforme
entre tous à la campagne capitale de M. Roger
Marx en faveur des arts décoratifs. Car, ce
n'est pas seulement pour leur beauté plastique,
figurative, intrinsèque, que le penseur-artiste
aime les objets d'art et qu'il réclame pour
eux le même rang que pour les chefs-d'œuvre
de l'ëbauchoir ou du pinceau désintéressés;
ou plutôt, cette beauté tout extérieure et si-
lencieuse contient, à ses yeux, son édification,


G. HEILMANN (DE LA SOCIÉTÉ DANOISE DU LIVRE) GARDE DE LIVRE

son but social, qui est d'orner l'intimité du
foyer, de transformer la banalité de la rue,
bref, d'embellir la vie fugitive par l'harmonie
des couleurs et des formes. Le philosophe
pense, avec le poète, que l'utilité ne saurait
déformer la beauté, «que l'utile, loin de cir-
conscrire le beau, le grandit, qu'un service
de plus, c'est une beauté déplus...)) Parla,
cette réforme contemporaine se rattache au
romantisme, ' à Victor Hugo confident de
Froment-Meurice :
« TozzÉ /ezz ^zz: &/*z'//<3 exzf zzzze hzzze ... ))
Au regard profond du poète de i8qo,
«la miette de Cellini vaut le bloc de Michel-
Ange)): or, nous n'avons ni Cellini ni Michel-
Ange ; mais nous transmettons à l'avenir
Laliqueet Rodin... Et la bienfaisance féconde

de la revendication s'est traduite bientôt en
résultats expressifs: non seulement les Salons
ont transgressé la routine afin d'accueillir sur
un pied d'égalité les «arts mineurs)); mais,
alors que des artisans devenaient des artistes,
de leur côté des artistes n'hésitaient pas à
déposer la palette pour travailler le métal ou
le bois: l'exemple d'un Victor Prouvé, d'un
Georges de Feure est saisissant entre tous.
Enfin, le malentendu, l'ignorance plutôt s'est
dissipée: le public a reconnu ceux qui ra-
jeunissaient obscurément la vraie tradition
française. En effet, depuis longtemps, Roty
le médailleur était «statuaire du bijou 0; le
peintre Cazin cultivait la céramique; Chéret
modernisait ses affiches ; Chaplet flambait ses
belles pièces ; Gallé composait ses faïences,
avant d'animer le bois et le verre: mais la

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