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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,1.1901/​1902

DOI Heft:
No. 42 (Mars 1902)
DOI Artikel:
Mauclair, Camille: L' œuvre d'Auguste Renoir, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.34268#0256

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L'ART DÉCORATIF

jamais tout M. Renoir. Entre les
et la Fnz ale aféj'ezzner ou Lu Log*e, il semble
qu'il n'y ait aucun rapport, ni de technique,
ni de style, ni de sentiment; et cependant
un même homme les a faites, et nul autre
n'aurait pu les faire, ce qui est déjà la preuve
qu'il y a entre elles des relations secrètes.
Deux œuvres extrêmement personnelles ne
sont jamais tout à fait dissemblables, parce
que leur création a nécessité l'usage des fa-
cultés d'une logique supérieure, synthétique
et unitaire, et c'est le fait de remonter à
cette logique en partant de ces dissemblances
qui constitue la tâche de la critique. Mais
de telles analyses ne pouvaient être menées
à bien dans de hâtifs articles de journaux
répondant à de non moins hâtives diatribes
à une époque où les articles de Zola, sym-
pathiques à Manet, créaient un tel scandale
qu'on lui adjoignait un collaborateur d'idées
opposées. Elles n'ont guère pu l'être davan-
tage dans des périodes plus récentes; qu'on

se souvienne de la protestation véhémente,
des menaces de démission de certains pro-
fesseurs de l'Ecole lors de l'admission offi-
cielle dulegsCaillebotte, «introduisant dans
les musées des œuvres qui sont la négation
même de ce qu'ils étaient chargés d'en-
seigner, x Il faut laisser mourir l'écho de
telles violences pour pouvoir réaliser une
critique impartiale avec le recul nécessaire,
une critique qui dépasse la louange ou le
blâme et s'élève à la compréhension exacte.
M. Renoir a pu peindre à la fois ses
primitives et les êtres de notre
temps, parce qu'il a recherché en eux les
mêmes éléments, la caresse de la lumière,
l'exubérance vitale, les sentiments primor-
diaux, les aspects picturaux, selon une
constante faculté de poétisation que, dans
le modernisme, il a su mêler à l'observation
journalière : et cette intention lui est propre.
La vision réaliste de Manet n'a jamais admis
la poétisation volontaire, hormis celle qui
résulte des couleurs elles-
mêmes. C'était un réa-
liste, un homme ex-
trêmement intelligent et
spirituel, qui considérait
la vie sous le même
angle que les Concourt
ou Zola, plutôt avec l'a-
cerbe finesse des uns
qu'avec la puissance
assez sommairement gé-
néralisatrice de l'autre.
Le Rnr Aej Lu/Axs-Rer-
g-ère, Arpentent/, ACnn,
/e Lnt/nn'A, le
-STntAng-, voilà des pages
détachées des romans im-
pressionnistes des Con-
court. C'est le même
souci de réalité aiguë re-
haussée par la vision sin-
cère, mais malgré tout
affinée, d'un aristocrate,
car Manet l'était jusqu'au
bout du pinceau, et toute
son œuvre est d'une <Rs-
A'ncA'on singulière. Nous
l'avons bien vu depuis
par comparaison à des
réalistes même doués d'un
sérieux talent comme M.
Roll. Le coloris de Manet


A. RENOIR FEMME LAVANT DU LINGE

2 t8
 
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