MARS 1902
ment délicieux de la toilette, en est devenu
le fléau. A l'imitation de quelques robes en-
diamantées, étalées aux feux de la rampe,
la mode a surgi d'imiter dans le monde les
parures de théâtre, et l'on ne voudrait porter
le soir une toilette qui n'étincelât de mille
feux. Est-il besoin de dire que, si précieux
que soient les tissus ainsi parsemés de points
lumineux, l'effet en est absolument perdu,
et que couvrir des incrustations de vieux
Venise d'écailles miroitantes, c'est commettre
un abominable barbarisme?
Le sens vrai de la toilette de la femme
sera toujours dans la sobriété et la discré-
JACQUES BILLE
CARTON DE DENTELLE (COL)
tion, sans lesquelles il n'y a point de véri-
table raffinement ni de véritable élégance.
Laissons à la dentelle son vrai mérite, qui
est de bon aloi, et cherchons à ce que sa
beauté lui vienne de ses qualités propres.
Si peu nombreux qu'aient été jusqu'à
présent les modèles nouveaux de dentelle,
du moins les modèles exécutés, on a pu
cependant en voir des exemples ; personne
n'a oublié sans doute de très beaux spécimens
de dentelles, qui ont figuré à l'Exposition
Universelle dans la section autrichienne, et
qui étaient l'œuvre de l'École des Arts Dé-
coratifs de Vienne; à notre connaissance, on
n'a pas exécuté encore de plus excellents
morceaux, à la fois pour la perfection du
travail et la sûreté de la composition, sans
oublier le sentiment original du thème orne-
mental.
Nous reproduisons ici quelques modèles
de M. Jacques Bille, qui participent un peu
de ce même sentiment de l'élégance et de
l'arrangement décoratif. Le point essentiel
dans la composition d'une dentelle, c'est la
combinaison des jours et des pleins, afin
que le motif prenne de la légèreté, que le
dessin se dégage avec netteté et hardiesse.
Nous donnons de cet artiste quatre modèles
2q5
ment délicieux de la toilette, en est devenu
le fléau. A l'imitation de quelques robes en-
diamantées, étalées aux feux de la rampe,
la mode a surgi d'imiter dans le monde les
parures de théâtre, et l'on ne voudrait porter
le soir une toilette qui n'étincelât de mille
feux. Est-il besoin de dire que, si précieux
que soient les tissus ainsi parsemés de points
lumineux, l'effet en est absolument perdu,
et que couvrir des incrustations de vieux
Venise d'écailles miroitantes, c'est commettre
un abominable barbarisme?
Le sens vrai de la toilette de la femme
sera toujours dans la sobriété et la discré-
JACQUES BILLE
CARTON DE DENTELLE (COL)
tion, sans lesquelles il n'y a point de véri-
table raffinement ni de véritable élégance.
Laissons à la dentelle son vrai mérite, qui
est de bon aloi, et cherchons à ce que sa
beauté lui vienne de ses qualités propres.
Si peu nombreux qu'aient été jusqu'à
présent les modèles nouveaux de dentelle,
du moins les modèles exécutés, on a pu
cependant en voir des exemples ; personne
n'a oublié sans doute de très beaux spécimens
de dentelles, qui ont figuré à l'Exposition
Universelle dans la section autrichienne, et
qui étaient l'œuvre de l'École des Arts Dé-
coratifs de Vienne; à notre connaissance, on
n'a pas exécuté encore de plus excellents
morceaux, à la fois pour la perfection du
travail et la sûreté de la composition, sans
oublier le sentiment original du thème orne-
mental.
Nous reproduisons ici quelques modèles
de M. Jacques Bille, qui participent un peu
de ce même sentiment de l'élégance et de
l'arrangement décoratif. Le point essentiel
dans la composition d'une dentelle, c'est la
combinaison des jours et des pleins, afin
que le motif prenne de la légèreté, que le
dessin se dégage avec netteté et hardiesse.
Nous donnons de cet artiste quatre modèles
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