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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 5,2.1903

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Soulier, Gustave: La peinture aux Salons, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.34208#0034

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L'ART DECORATIF


Joseph et de la femme de Putiphar, a donné
lieu pour M. Dinet à une scène curieuse
et évocatrice, dans la magie de cet éclairage
nocturne où les figures s'illuminent étran-
gement.

B. BOUTET DE MONVEL

Chez M. Lévy-Dhurmer, dans une œu-
vre assez particulière d'ailleurs, autre trans-
position du besoin de peindre de la vie.
L'artiste avait à exécuter un carton de tapis-
serie pour la Manufacture des Gobelins; il

a choisi un thème décoratif qu'il a déjà
traité d'autre façon, en triptyque, Eve au
Paradis terrestre. Par le titre qu'il a donné
à sa composition, E/oruAon, M. Lévy-Dhur-
mer a marqué son intention. Dans un
ensemble touffu, il a prêté une
vie ornementale à des formes
multiples du monde animal et du
monde végétal. On sent là une
nature riche, indéfiniment variée
en ses créations. Tout grouille et
pullule autour de la première
Femme. On peut même repro-
cher un excès d'abondance à ce
groupement d'animaux, ce qui
rend les formes un peu confuses;
la disposition gagnerait à être un
peu éclaircie. La coloration gé-
nérale, dans des colorations oran-
gées, est d'un bel effet de cha-
leur; et sur la bordure, composée
de Heurs qui jaillissent du bas ou
retombent d'en haut, des violets
viennent mettre des notes plus
froides, isolant ce lumineux pan-
neau. M Lévy-Dhurmer a voulu
faire œuvre décorative, se prêtant
au rôle de tenture murale en
même temps qu'à la texture sou-
ple des laines; c'est une grande
image, dont toute la raison d'être
et de former un motif de décor,
et il semble que ce soit précisé-
ment là ce que l'on n'a pas com-
pris. A la Société Nationale, les
commissions d'admission se sont
comportées de façon assez étrange
vis-à-vis de cette œuvre : le jury
de peinture l'a renvoyée à celui
des objets d'art, marquant par là
une ligne de démarcation aussi
vague que dangereuse; car c'est
bien là de la peinture, et l'on n'a
le droit de proscrire ù ^rz'orz au-
cun genre. Mais le meilleur en-
core, c'est qu'une fois admise à
la section des <t Objets d'Art »,
cette œuvre a été exposée dans
une galerie réservée à la pein-
ture. Tout cela manque un peu d'esprit de
suite, et peut-être aussi d'exprA tout court
et d'équité; ce n'est pas la première fois que
nous signalons à regret d'étonnantes façons
d'agir, à la Société Nationale, à l'égard d'ar-
 
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