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Saunier, Charles: L' ivoire au Musée Galliéra
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.34208#0071
L'ART DECORATIF
F. GRAILLON
comme MM. ScaiUiet, Delacour, Henneguy,
Degoney, dont nous lirons tout à l'heure
les noms au bas d'œuvres sortvent char-
mantes.
Mais c'était là un petit groupe sans
rayonnement. Si ces quelques sculpteurs
réussissaient à attirer l'attention de rares
amateurs, de M. Corroyer, qui possède non
seulement une inestimable collection de
chefs-d'œuvre statuaires des siècles médié-
vaux, mais encore les capitales sculptures
chryséléphantines contemporaines; si quel-
ques orfèvres utilisaient le savoir des ivoi-
riers, la matière restait méprisable pour la
majorité des artistes et les hauts person-
nages chargés d'organiser les expositions
universelles. Le croirait-on, en 1867, 78,
89, 1900, la sculpture en ivoire a été
englobée parmi les objets de maroquinerie,
tabletterie, vannerie, brosserie! (classe 29
en 1889, 98 en 1900). Et que de choses
sous-entendent ces mots! Comme membre
du jury de la classe 29, Moreau-Yauthier
dut, en 1889, se prononcer sur l'admission
des pipes en écume, des peignes en écaille,
des brosses à dents et des moules à ciga-
rettes. Et réciproquement un fabricant de
mottles à cigarettes eut à motiver son avis
sur une statuette de ScaiUiet ou de Henneguy!
L'exposition du musée Galliéra venge
donc l'ivoire. Mais pas autant qu'on le
souhaiterait. N'importe; on trouve ici nom-
bre d'œuvres remarquables et quelques tra-
vaux crtrieux qui seront motifs à réflexion
pour les gens de goût.
Tout est contemporain, ou presque. On
a banni le rétrospectif, accueillant seulement
de rares bibelots exécutés durant la pre-
mière moitié du XIX^ siècle. Ceux-ci servent
à montrer où la sculpture d'ivoire en était
il y a soixante années et le chemin qu'elle
a parcouru depuis.
On s'arrête devant un coffret Empire, le
nécessaire d'armes du duc de Chartres, la
((Vénus sortant de l'onde )> et la ((Hachante
dansante, v deux statues exécutées par Fro-
ment-Meurice, en i85g, pour le prince
Anatole Demidoff. Les figures avaient été
modelées par Jean Feuchères et sculptées
dans l'ivoire par Soitoux. On s'intéresse
encore aux sta-
tuettes de Le-
grain et à quel-
ques éventails a
lames d'ivoire
ajourées, appar-
tenant à M'"c Al-
fred Heymann.
Un, surtout, qui
figure les douze
signes du Zo-
diaque, est lait
pour plaire. Les
maisons Buissot
etDuvelleroyont
aussi envoyé des
montures d'éven-
tails se rappor-
tant aux phases
diverses du goût
durant le XIX"
CAL. Sculptu-
res de Vaillant,
Aloïse, Josel,
père, Cresson
Henngrave. Les
GRAILLON PÈRE 7Y?e de 7Hdge/ot
34
F. GRAILLON
comme MM. ScaiUiet, Delacour, Henneguy,
Degoney, dont nous lirons tout à l'heure
les noms au bas d'œuvres sortvent char-
mantes.
Mais c'était là un petit groupe sans
rayonnement. Si ces quelques sculpteurs
réussissaient à attirer l'attention de rares
amateurs, de M. Corroyer, qui possède non
seulement une inestimable collection de
chefs-d'œuvre statuaires des siècles médié-
vaux, mais encore les capitales sculptures
chryséléphantines contemporaines; si quel-
ques orfèvres utilisaient le savoir des ivoi-
riers, la matière restait méprisable pour la
majorité des artistes et les hauts person-
nages chargés d'organiser les expositions
universelles. Le croirait-on, en 1867, 78,
89, 1900, la sculpture en ivoire a été
englobée parmi les objets de maroquinerie,
tabletterie, vannerie, brosserie! (classe 29
en 1889, 98 en 1900). Et que de choses
sous-entendent ces mots! Comme membre
du jury de la classe 29, Moreau-Yauthier
dut, en 1889, se prononcer sur l'admission
des pipes en écume, des peignes en écaille,
des brosses à dents et des moules à ciga-
rettes. Et réciproquement un fabricant de
mottles à cigarettes eut à motiver son avis
sur une statuette de ScaiUiet ou de Henneguy!
L'exposition du musée Galliéra venge
donc l'ivoire. Mais pas autant qu'on le
souhaiterait. N'importe; on trouve ici nom-
bre d'œuvres remarquables et quelques tra-
vaux crtrieux qui seront motifs à réflexion
pour les gens de goût.
Tout est contemporain, ou presque. On
a banni le rétrospectif, accueillant seulement
de rares bibelots exécutés durant la pre-
mière moitié du XIX^ siècle. Ceux-ci servent
à montrer où la sculpture d'ivoire en était
il y a soixante années et le chemin qu'elle
a parcouru depuis.
On s'arrête devant un coffret Empire, le
nécessaire d'armes du duc de Chartres, la
((Vénus sortant de l'onde )> et la ((Hachante
dansante, v deux statues exécutées par Fro-
ment-Meurice, en i85g, pour le prince
Anatole Demidoff. Les figures avaient été
modelées par Jean Feuchères et sculptées
dans l'ivoire par Soitoux. On s'intéresse
encore aux sta-
tuettes de Le-
grain et à quel-
ques éventails a
lames d'ivoire
ajourées, appar-
tenant à M'"c Al-
fred Heymann.
Un, surtout, qui
figure les douze
signes du Zo-
diaque, est lait
pour plaire. Les
maisons Buissot
etDuvelleroyont
aussi envoyé des
montures d'éven-
tails se rappor-
tant aux phases
diverses du goût
durant le XIX"
CAL. Sculptu-
res de Vaillant,
Aloïse, Josel,
père, Cresson
Henngrave. Les
GRAILLON PÈRE 7Y?e de 7Hdge/ot
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