L^ART DECORATIF
ViCTOR HUGO
carrosse traîné par une vieiHe rosse, eût dit
l'auteur. Puis toute une série dans laquelle
l'écrivain des AfAéz*u^/ex essaie de Axer les
traits de Gavroche: Gutwoc/te h 6* nzzx
fh'u^zVx zzuLzz'e),* Gmumc/ze z'dizezzz*,' Gnzzzz'zz?
ozz Grzzzzz'zze ? Quelques-uns de ces croquis,
exécutés par plans, évoquent curieusement
au premier abord certains dessins de Rodin.
Je terminerai ces quelques notes sur les
dessins de Hugo par une anecdote typique
sur ce croquis rapide, presque incompré-
hensiblement intitulé pour le public Afozz-
xz'ezzz* pu* nzz jzo/ez7/ car il représente un
homme grimpant sur une impériale d'omni-
bus un jour d'averse. Or, Victor Hugo ai-
mait faire un mura travers Paris, juché
sur un omnibus ou un tramway. Les em-
ployés le connaissaient bien. Un jour qu'il
pleuvait, le conducteur s'effacait pour le
laisser pénétrer à l'intérieur, mais Victor
Hugo, comme à l'ordinaire, voulut monter
à l'impériale, et le conducteur familier lui
cria : K Monsieur va au soleil ! H En ren-
trant, Victor ht son dessin avec la légende.
Ce n'est pas
seulement sur
le papier que
Victor Hugo
hxa ses rêves
plastiques. On
trouvera dans
R maison de
la place des
Vosges toute
une pièce gar-
nie de pan-
neaux dessi-
nés, sculptés,
gravés, pvro-
gravés par lui
dans le goût
chinois. C'est
lasalle à man-
ger qu'ii com-
posa pour
Juliette Drouet,
qui fut l'amie
de sa vie et
qu'il avait in-
stallée près de
lui àGuerne-
sey.
Il y a là
plus de soixante panneaux, supports et
petits socles qui témoignent tous d'une
invention primesautière et piquante, d'un
sentiment du décor et souvent d'un hu-
mour très spécial. Celui qui nous pré-
sente Shu-Zan, Chinois goulafre dévorant un
poisson, aune histoire. Drouet avait
une vieiHe bonne nommée Suzanne, qui
resta à son service jusqu'à soixante-quinze
ans. Un jour qu'elle avait servi à Victor
Hugo un excellent poisson, ceiui-ci lui dit
qu'elle trouverait un amoureux pour sa
façon de faire la cuisine et, poussant la
plaisanterie, il le lui dessina sous la forme
du Chinois Shu-Zan, amoureux de Suzanne.
Il faut remarquer aussi dans cette pièce
pour Juliette Drouet, Hugo déforme Hugo :
Ton beau corps se révèle
Sans voiles et sans atours.
Dormez, ma belle;
Dormez, ma tour-
terelle;
Dormez, ma tour !
Voici L<? C/ztzz- 7<? Lt Afozzumc/tzV, vieux
ULz'ozzTOz'Lzzz
74
ViCTOR HUGO
carrosse traîné par une vieiHe rosse, eût dit
l'auteur. Puis toute une série dans laquelle
l'écrivain des AfAéz*u^/ex essaie de Axer les
traits de Gavroche: Gutwoc/te h 6* nzzx
fh'u^zVx zzuLzz'e),* Gmumc/ze z'dizezzz*,' Gnzzzz'zz?
ozz Grzzzzz'zze ? Quelques-uns de ces croquis,
exécutés par plans, évoquent curieusement
au premier abord certains dessins de Rodin.
Je terminerai ces quelques notes sur les
dessins de Hugo par une anecdote typique
sur ce croquis rapide, presque incompré-
hensiblement intitulé pour le public Afozz-
xz'ezzz* pu* nzz jzo/ez7/ car il représente un
homme grimpant sur une impériale d'omni-
bus un jour d'averse. Or, Victor Hugo ai-
mait faire un mura travers Paris, juché
sur un omnibus ou un tramway. Les em-
ployés le connaissaient bien. Un jour qu'il
pleuvait, le conducteur s'effacait pour le
laisser pénétrer à l'intérieur, mais Victor
Hugo, comme à l'ordinaire, voulut monter
à l'impériale, et le conducteur familier lui
cria : K Monsieur va au soleil ! H En ren-
trant, Victor ht son dessin avec la légende.
Ce n'est pas
seulement sur
le papier que
Victor Hugo
hxa ses rêves
plastiques. On
trouvera dans
R maison de
la place des
Vosges toute
une pièce gar-
nie de pan-
neaux dessi-
nés, sculptés,
gravés, pvro-
gravés par lui
dans le goût
chinois. C'est
lasalle à man-
ger qu'ii com-
posa pour
Juliette Drouet,
qui fut l'amie
de sa vie et
qu'il avait in-
stallée près de
lui àGuerne-
sey.
Il y a là
plus de soixante panneaux, supports et
petits socles qui témoignent tous d'une
invention primesautière et piquante, d'un
sentiment du décor et souvent d'un hu-
mour très spécial. Celui qui nous pré-
sente Shu-Zan, Chinois goulafre dévorant un
poisson, aune histoire. Drouet avait
une vieiHe bonne nommée Suzanne, qui
resta à son service jusqu'à soixante-quinze
ans. Un jour qu'elle avait servi à Victor
Hugo un excellent poisson, ceiui-ci lui dit
qu'elle trouverait un amoureux pour sa
façon de faire la cuisine et, poussant la
plaisanterie, il le lui dessina sous la forme
du Chinois Shu-Zan, amoureux de Suzanne.
Il faut remarquer aussi dans cette pièce
pour Juliette Drouet, Hugo déforme Hugo :
Ton beau corps se révèle
Sans voiles et sans atours.
Dormez, ma belle;
Dormez, ma tour-
terelle;
Dormez, ma tour !
Voici L<? C/ztzz- 7<? Lt Afozzumc/tzV, vieux
ULz'ozzTOz'Lzzz
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