L'ART DECORATIF
Parmi les œuvres de sculpture, nous
rencontrons quelques déiicats morceaux de
chez nous: un de M. Jacques
Froment-Meurice, marbre d'une jolie ten-
dresse de modelé, d'une charmante inflexion
de buste jeune et gracile; M. Yencesse a
envoyé un cadre de médailles et de pla-
quettes; et M. Vallgren, que nous pouvons
bien considérer aussi comme un des nôtres,
a groupé un certain nombre de ses petits
bronzes et de ses terres cuites dont nous
avons bien des fois analysé le sentiment
intime et poétique.
ciel nocturne et froid, par M. Luigi Selvatico
(AfucùLzex xor/y pre&sdo??).
Le morceau capital de la salle est une
toile de Brangwvn, Le CzYre; l'artiste mé-
riterait d'être un vénitien par l'accord savant
et profond de ses couleurs. L'impression de
richesse est encore accrue par le sujet même
du tableau, les corps d'enfants bien musclés
et luisants, les pommes roulant hors des
corbeilles, les nuages aux formes arrondies,
les arbres opulents, formant un ensemble
de fécondité. C'est une rare jouissance pour
les yeux que de contempler cette peinture,
p. FRAGIACOMO Le LL/oar de /a PérAe
Le noblcartiste qu'est Constantin Meunier,
par deux figures de bronze, L)(YurnY//r et
E/L/7 OMvrzLr, résume son art grave et pensif.
Avec une maîtrise accomplie, une puissante
sobriété, il exprime à la fois la robustesse
du travailleur populaire et sa lassitude, ce
qu'on pourrait appeler l'usure du métier.
Un autre artiste belge, moins .vigoureux,
mais élégant et personnel, Paul du Bois, se
révèle dans deux bustes : L7Rh;z? et LL7ZA<?z/r.
Nous devons considérer aussi les figures
réduites de M. Paul Troubetzkoy, dont on
connaît la touche nerveuse, la vivacité de ca-
ractère: ses portraits du LL/zzceLeo/z Cu/zôpz/zg
et du LL/zzAYe JE/Le sont marqués d'un
individualisme acéré.
En passant dans la salle E, nous remar-
quons, pour la part de l'Italie, une impression
de locomotives, très justement sentie, dans
leur allure de monstres aveugles, sous un
grassement exécutée, où les tons se pénètrent
et s'émaillent.
Non loin, un Espagnol bien connu aussi
de nos Salons, M. Sorolla y Bastida, est
encore un puissant coloriste, d'une ardeur
plus éclatante. On voit ici son Cuy Nuz'zzL
A/zY/zzo et Ly^A nL xo/ez7 xz/z* /u zzzez*. L'Es-
pagne est encore représentée par deux autres
de ses meilleurs peintres, AL Benlliure
(LAoz/z* Le Auz'zzr-LLuzzcoAL et M. Anglada
(PL/ L/zÆzœ), qui nous rend de curieuses
observations sous les lumières artificielles
du soir, malgré le caractère presque inévi-
table de pochades que gardent tous ses
tableaux.
De M. Huntphreys Johnston, subtil colo-
riste qui appartient, on lésait, à la jeune
école américaine dérivée de AYhistler, nous
trouvons une délicate fantaisie: LLzzzzzz/'ezz
coAz/zzze /uyzozzuA.
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Parmi les œuvres de sculpture, nous
rencontrons quelques déiicats morceaux de
chez nous: un de M. Jacques
Froment-Meurice, marbre d'une jolie ten-
dresse de modelé, d'une charmante inflexion
de buste jeune et gracile; M. Yencesse a
envoyé un cadre de médailles et de pla-
quettes; et M. Vallgren, que nous pouvons
bien considérer aussi comme un des nôtres,
a groupé un certain nombre de ses petits
bronzes et de ses terres cuites dont nous
avons bien des fois analysé le sentiment
intime et poétique.
ciel nocturne et froid, par M. Luigi Selvatico
(AfucùLzex xor/y pre&sdo??).
Le morceau capital de la salle est une
toile de Brangwvn, Le CzYre; l'artiste mé-
riterait d'être un vénitien par l'accord savant
et profond de ses couleurs. L'impression de
richesse est encore accrue par le sujet même
du tableau, les corps d'enfants bien musclés
et luisants, les pommes roulant hors des
corbeilles, les nuages aux formes arrondies,
les arbres opulents, formant un ensemble
de fécondité. C'est une rare jouissance pour
les yeux que de contempler cette peinture,
p. FRAGIACOMO Le LL/oar de /a PérAe
Le noblcartiste qu'est Constantin Meunier,
par deux figures de bronze, L)(YurnY//r et
E/L/7 OMvrzLr, résume son art grave et pensif.
Avec une maîtrise accomplie, une puissante
sobriété, il exprime à la fois la robustesse
du travailleur populaire et sa lassitude, ce
qu'on pourrait appeler l'usure du métier.
Un autre artiste belge, moins .vigoureux,
mais élégant et personnel, Paul du Bois, se
révèle dans deux bustes : L7Rh;z? et LL7ZA<?z/r.
Nous devons considérer aussi les figures
réduites de M. Paul Troubetzkoy, dont on
connaît la touche nerveuse, la vivacité de ca-
ractère: ses portraits du LL/zzceLeo/z Cu/zôpz/zg
et du LL/zzAYe JE/Le sont marqués d'un
individualisme acéré.
En passant dans la salle E, nous remar-
quons, pour la part de l'Italie, une impression
de locomotives, très justement sentie, dans
leur allure de monstres aveugles, sous un
grassement exécutée, où les tons se pénètrent
et s'émaillent.
Non loin, un Espagnol bien connu aussi
de nos Salons, M. Sorolla y Bastida, est
encore un puissant coloriste, d'une ardeur
plus éclatante. On voit ici son Cuy Nuz'zzL
A/zY/zzo et Ly^A nL xo/ez7 xz/z* /u zzzez*. L'Es-
pagne est encore représentée par deux autres
de ses meilleurs peintres, AL Benlliure
(LAoz/z* Le Auz'zzr-LLuzzcoAL et M. Anglada
(PL/ L/zÆzœ), qui nous rend de curieuses
observations sous les lumières artificielles
du soir, malgré le caractère presque inévi-
table de pochades que gardent tous ses
tableaux.
De M. Huntphreys Johnston, subtil colo-
riste qui appartient, on lésait, à la jeune
école américaine dérivée de AYhistler, nous
trouvons une délicate fantaisie: LLzzzzzz/'ezz
coAz/zzze /uyzozzuA.
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