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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 5,2.1903

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Koechlin, Raymond: L' art musulman: à propos de l'exposition du Pavillon de Marsan
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https://doi.org/10.11588/diglit.34208#0164

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L'ART DECORATIF



rément faire tort à nos lecteurs de
croire que tous n'ont pas présents
encore à la mémoire tant de mor-
ceaux dont, amateurs, iis n'ont pu
ne pas admirer ia grâce ou le
style et dont, artistes, iis avaient
de si utiies et si immédiates le-
çons à tirer.
Ii y a quelques mois, rendant
compte ici même de la vente de
la collection Havashi, nous es-
sayions de montrer ce qu'était dans
son essence l'art japonais et de
faire toucher du doigt le caractère
profondément naturaliste de tou-
tes ses productions. Les Japonais
sont des amoureux de la nature,
ils la reproduisent sous toutes ses
formes et c'est d'elle seule que
s'inspire leur art décoratif; tout
ce qui les entoure leur est bon pour
former un décor, l'être vivant
comme l'objet inanimé, et leur ha-
bileté souveraine consiste à trou-
ver les secrètes harmonies des for-
mes et à les exprimer fidèlement, sans en dé-
naturer le moindre détail toujours infiniment

T'gnière de enivre,
dfoxson/, AZ7A

AtoiZe de revêteznent, provenait de Véraznin fAerxeJ
précieux à leurs yeux. Avec les Musulmans,
rien de pareil. Pour l'Islam, la nature compte
peu; il n'a jamais cherché à en
donner dans son art une repro-
duction exacte: quand il est forcé
de s'appuyer sur elle, il l'inter-
prète, il la stylise, et bien sou-
vent même il s'en passe absolu-
ment; des prescriptions religieuses
ont interdit à certaines sectes de
représenter la hgure humaine, et
elles s'en sont pour l'ordinaire
passé sans difficulté: des rinceaux,
des arabesques leur su disaient pour
traduire leur rêve. A la vérité, ces
rinceaux sont peut-être les plus
variés qui aient jamais été ima-
ginés, et devant ces stylisations de
fleurs ou d'animaux, leur ingé-
niosité fait oublier la monotonie
de la conception. Déplus, pour
ia relever, ce sont les plus vives
couleurs, les plus riches métaux
que l'artiste emploie, et, tandis
que le Japonais cherchait à dis-
simuler son art , qu'il demeu-
rait toujours et partout discret
et comme intime, c'est l'éclat,
le grand décor somptueux qui

incrnxtée d'argent et de enivre ronge
 
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