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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 5,2.1903

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Koechlin, Raymond: L' art musulman: à propos de l'exposition du Pavillon de Marsan
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https://doi.org/10.11588/diglit.34208#0171

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L'ART MUSULMAN

paysage, tout ce qui dans les groupes de
personnages constituait une scène ; ils ont
généralisé, suivant le sûr instinct qu'ils
avaient de la grande décoration, et les sortes
d'arabesques qu'ils ont obtenues ainsi sont
d'une grâce infinie. De simples rinceaux ne
donnent pas de moins sûrs effets, avec ces
grandes palmettes qui s'enlèvent sur des
fonds clairs, roses le plus souvent, entre
des bordures dont les entrelacs sont des
chefs-d'œuvre d'ingéniosité. Les Heurs sont
rares sur les tapis, mais elles triomphent
sur les étoffes, toujours stylisées, mais tou-
jours reconnaissables aussi, qu'il s'agisse
des chardons s'enlaçant aux larges rinceaux
des brocarts du XV^ siècle ou des tulipes
et des roses des velours turcs de Scutari.
C'est le décor oriental qui a alimenté toute
l'Italie de la Un du moyen âge et de la Re-
naissance et lui a inspiré les merveilleuses
étoffes tissées d'or que nous voyons aux
dalmatiques des évêques dans les tableaux des
Primitifs ou revêtant les nobles seigneurs
de Véronèse. Ce décor ne peut-il une se-
conde fois nous inspirer et nous apprendre
à imaginer autre chose que les pauvres

imitations de « Louis XVIH où nous nous
complaisons? Quelques artistes l'ont connu,
certes, et il est au fond des premières créa-
tions de Zùûerûr, mais combien maigre et
combien pale surtout, quand on songe à la
richesse et à l'éclat de l'original !
De cette exposition de l'art musulman
des enseignements précieux pouvaient être
tirés, sans compter la jouissance singulière
que tout artiste y devait éprouver. Quelques-
uns ont répondu à l'appel de l'Union Cen-
trale des Arts décoratifs et nous en avons
vu plusieurs se pénétrer de l'esprit des
chefs-d'œuvre groupés au Pavillon de Mar-
san pour quelques semaines : ceux qui ont
dédaigné de venir n'avaient sans doute rien
à apprendre. Espérons que la petite élite
des chercheurs y aura trouvé son compte,
que l'effort de ceux qui avaient organisé
l'exposition ne sera pas perdu et que, grâce
à elle, ces « influences orientales H, si puis-
santes sur notre art de jadis, se feront sen-
tir une fois encore, bienfaisantes et fé-
condes, dans Part nouveau que nous ap-
pelons de tous nos vœux.
RAYMOND KoECntUN.


É/oûe de reré/emeyn AVE'—Xpe Mèc/eQ

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