L'ART DÉCORATIF
J. KRATINA
branches sans les dénaturer ; enhn, laisser
aux Heurs dont il se sert pour son orne-
ment toute leur grâce de nature, au delà de
laquelle l'art, quelque consommé qu'il soit,
ne peut rien.
Dans une agrafe de manteau. M. Cho-
pard — généralement très sérieux, inspiré
souvent des bijoux gallo-romains — nous
montre qu'il sait être excessivement mo-
derne et faire avec de l'ivoire, de l'argent et
de l'émail le plus charmant des bijoux. Et
il nous montre de plus, à côté de la grâce
très harmonieuse de ses branches assou-
plies, une exquise et plaisante science de
l'animal dans la façon dont il traite ses
souris, souples, voraces et mé-
fiantes.
M. Schenck, lui aussi, pos-
sède à fond son anatomie déco-
rative. Ses oiseaux — des canards
- volent légers, malgré le poids
de leur corps ; ils sont exacts,
reproduits en toute vérité, et
par cela même très décoratifs.
Une chaîne, dont chacun de ses
volatiles tient un bout dans son
bec, forme l'agrafe à laquelle ils
sont destinés, complète un bijou
charmant. Très étudiée aussi sa
boucle de ceinture, faite d'un
corps de femme souple qui
étend le bras pour retenir un
voile, envolé de sa tête pour re-
venir ensuite sous les pieds et
former la boucle. Très étudié et
d'une exécution très savante ,
mais rappelant, hélas ! un peu
trop les « cheveux épars M dont
le bijou « imitation M nous sa-
V;de-poc/!<? ture ^ l'excès depuis quel -
que temps. Souples, légers et
d'une grande douceur de ton. d'un mé-
lange d'or, d'émail et de perles qui les
allègent encore, en font des choses uni-
quement décoratives et qui sont d'une
parure délicieusement seyante à la beauté
féminine, voici les bijoux de M. de Martilly.
Et, de plus, M. de Martilly a le bon goût
de ne pas chercher la difficulté, de s'en tenir
aux heurs, aux oiseaux, aux branches déco-
ratives par elles-mêmes qui de tout temps
ont servi à l'ornement féminin. Seulement
il a su, avec un art très délicat, en rénover
l'arrangement, et surtout il met au service
de son goût la plus délicieuse exécution.
PRINCE B. KARAGEORGEVrrcn.
ED. SCHENCK
J. KRATINA
branches sans les dénaturer ; enhn, laisser
aux Heurs dont il se sert pour son orne-
ment toute leur grâce de nature, au delà de
laquelle l'art, quelque consommé qu'il soit,
ne peut rien.
Dans une agrafe de manteau. M. Cho-
pard — généralement très sérieux, inspiré
souvent des bijoux gallo-romains — nous
montre qu'il sait être excessivement mo-
derne et faire avec de l'ivoire, de l'argent et
de l'émail le plus charmant des bijoux. Et
il nous montre de plus, à côté de la grâce
très harmonieuse de ses branches assou-
plies, une exquise et plaisante science de
l'animal dans la façon dont il traite ses
souris, souples, voraces et mé-
fiantes.
M. Schenck, lui aussi, pos-
sède à fond son anatomie déco-
rative. Ses oiseaux — des canards
- volent légers, malgré le poids
de leur corps ; ils sont exacts,
reproduits en toute vérité, et
par cela même très décoratifs.
Une chaîne, dont chacun de ses
volatiles tient un bout dans son
bec, forme l'agrafe à laquelle ils
sont destinés, complète un bijou
charmant. Très étudiée aussi sa
boucle de ceinture, faite d'un
corps de femme souple qui
étend le bras pour retenir un
voile, envolé de sa tête pour re-
venir ensuite sous les pieds et
former la boucle. Très étudié et
d'une exécution très savante ,
mais rappelant, hélas ! un peu
trop les « cheveux épars M dont
le bijou « imitation M nous sa-
V;de-poc/!<? ture ^ l'excès depuis quel -
que temps. Souples, légers et
d'une grande douceur de ton. d'un mé-
lange d'or, d'émail et de perles qui les
allègent encore, en font des choses uni-
quement décoratives et qui sont d'une
parure délicieusement seyante à la beauté
féminine, voici les bijoux de M. de Martilly.
Et, de plus, M. de Martilly a le bon goût
de ne pas chercher la difficulté, de s'en tenir
aux heurs, aux oiseaux, aux branches déco-
ratives par elles-mêmes qui de tout temps
ont servi à l'ornement féminin. Seulement
il a su, avec un art très délicat, en rénover
l'arrangement, et surtout il met au service
de son goût la plus délicieuse exécution.
PRINCE B. KARAGEORGEVrrcn.
ED. SCHENCK