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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 5,2.1903

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Leblond, Marius-Ary: Charles Guérin
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https://doi.org/10.11588/diglit.34208#0196

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L'ART DECORATIF

Versailles, à la fois parc et salle de récep-
tion. Chez lui, la mondanité évolue dans la
nature avec des grâces de salon. Tout y est
en couples, femmes, jeunes hiles, jets d'eau :
la vie est une danse au salon verni des par-
terres, sous la lumière toujours lavée de
bleu qui arrive par les verrières du ciel.

à la beauté de paysages, avec la splendeur
naturelle de leurs formes rondes, avec les
chapeaux en fleurs larges et les ombrelles
en corolles, les rubans de feuilles, les che-
velures et les robes tombant en grappes.
Présentés dans des vergers opulents avec
un aimable sentiment de composition et


Jardin
près des bassins où Peau est d'un coloris
musical et parfumé. Il dispose ses plans
comme on organise un cortège, et, grâce à
un rythme solide de composition, ses pro-
menades qui se déroulent du marbre des
galeries au gazon des pelouses se sentent
encadrées et comme portées par des espaces
somptueux.
Charles Guérin devait être aussi le
peintre des robes: ne sont-elles point les
natures-mortes de la femme? Les toilettes
sont des natures-mortes, mais s'élargissant

d'analogie, les robes prennent de riches co-
lorations de prunes mûres ou de pommes
vertes ; et souvent, par leurs teintes mêlées
d'arc-en-ciel, les paysages entiers semblent
s'y refléter.
Et entre toutes les femmes, M. Guérin
préfère les jeunes hiles, que les moeurs du
monde font silencieuses et retenues, parce
que ce sont de petites natures-mortes en ré-
serve de vie. Enfants ou grandes, il en fait
toujours des demoiselles; empesées de cri-
nolines, elles ne courent jamais ; et il y a

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