L'ART DECORATIF
gnent les arcades et mouillent les pavés de
marbre. Les robes de ses personnages, épa-
nouies comme d'être arrosées aux jardins,
ont des craquelures vertes de feuilles, des
coruscations de corolles lilas et saumonées;
il traîne dans les chevelures des lueurs
blanches de Heurs d'oranger; il y a comme
dent du ciel, les jupes rondes débordent les
tailles minces. Le corps est chargé de la
toilette, la toilette est chargée de plis ; les
rubans et les dentelles sont chargés de cou-
leurs qui retombent en traîne. Les tailles se
dressent pour alléger la robe; les visages se
cambrent pour soutenir le poids du cha-
Aor?r<3z't
du cambium de houx pourpré aux tresses
acajou : ses couleurs sont d'un ton élec-
trique. Humide et gonHée de lueur, — cer-
taines soies de ruban vert-bouteille ayant
même la transparence et la convexité du
verre, — sa couleur est chargée du mouve-
ment qu'elle recèle.
Et l'harmonie des lignes rondes répond
à l'harmonie gonHée des couleurs. Les Heurs
débordent des corbeilles, les ombrelles des
balustrades des terrasses, les arbres débor-
peau; et, pour que la lumière fasse le tour
des toilettes, les femmes évoluent en ronde
bruissante. Et elles montent ainsi les mar-
ches avec leurs robes qui descendent en
escaliers de plis. Ceux-ci ne sont point
chez lui des lignes brisées, mais plutôt
des ondulations. C'est la ligne courbe
qui se retrouve partout, car elle comporte à
la fois le mouvement et la majesté. Il re-
cherche constamment cette antithèse : dans
le caractère moral de ses M anciennes jeunes
'74
gnent les arcades et mouillent les pavés de
marbre. Les robes de ses personnages, épa-
nouies comme d'être arrosées aux jardins,
ont des craquelures vertes de feuilles, des
coruscations de corolles lilas et saumonées;
il traîne dans les chevelures des lueurs
blanches de Heurs d'oranger; il y a comme
dent du ciel, les jupes rondes débordent les
tailles minces. Le corps est chargé de la
toilette, la toilette est chargée de plis ; les
rubans et les dentelles sont chargés de cou-
leurs qui retombent en traîne. Les tailles se
dressent pour alléger la robe; les visages se
cambrent pour soutenir le poids du cha-
Aor?r<3z't
du cambium de houx pourpré aux tresses
acajou : ses couleurs sont d'un ton élec-
trique. Humide et gonHée de lueur, — cer-
taines soies de ruban vert-bouteille ayant
même la transparence et la convexité du
verre, — sa couleur est chargée du mouve-
ment qu'elle recèle.
Et l'harmonie des lignes rondes répond
à l'harmonie gonHée des couleurs. Les Heurs
débordent des corbeilles, les ombrelles des
balustrades des terrasses, les arbres débor-
peau; et, pour que la lumière fasse le tour
des toilettes, les femmes évoluent en ronde
bruissante. Et elles montent ainsi les mar-
ches avec leurs robes qui descendent en
escaliers de plis. Ceux-ci ne sont point
chez lui des lignes brisées, mais plutôt
des ondulations. C'est la ligne courbe
qui se retrouve partout, car elle comporte à
la fois le mouvement et la majesté. Il re-
cherche constamment cette antithèse : dans
le caractère moral de ses M anciennes jeunes
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