L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne (5,2.1903)

L'ART DECORATIF

qu'alors que dans le tissage des foulards,
des rubans à bon marché et de quelques
autres étoffes de bourres. La découverte de
Mercer, en i8q3, est basée sur l'action de
la soude caustique concentrée sur la fibre
de coton à l'état de tension. Cet état em-
pêche le rétrécissement de la fibre, lui fait
prendre la forme cylindrique, et, par suite,
un brillant indélébile. L'usage savant des
schappes et du coton mercerisé permet des
tissus plus fournis, ayant de la main, du
relief pour le flotté, autant que les soieries
les plus luxueuses. 11 a porté à son apogée
la concurrence de Roubaix.
La soierie du Nord comporte également
la tapisserie coton sur trame soie, en lattés
par chaînes variées à l'infini. C'est du travail
dit inversé, c'est-à-dire qu'il est placé dans

le sens de la longueur en travers du métier.
Le point, très fin, joue le petit reps Gobelins.
Le Nord fait encore des velours simili-
soie, des velours de lin, genre Utrecht.
Ceux de la maison Léon Chanée, d'Amiens,
relèvent de ces catégories.
Somme toute, la plupart des petites
soieries du Nord ont besoin d'un peu d'ap-
prêt, de lustrage et d'écrasage pour acquérir
de la ?ezzzze et de la zzztzz'zz. Ce n'est pas tout
à fait, avouons-le entre nous, le moelleux
de Lyon et son éclat radieux; mais pourquoi
ne pas reconnaître le succès grandissant de
ces étoffes que la surproduction, le bas
prix, le goût et le style imposent chaque
jour davantage au luxe moderne?
LÉON RlOTOR.


LEBORGNE