L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne (5,2.1903)

L'ART DECORATIF


P. GUIGNEBAULT «L'Atelier d'Art« Caz'te Je ^OM/zazt

joli, sans vulgarité. Du brio, du montant,
quelque chose de mousseux dans les des-


prévues d'un déshabillé de moins
en moins suggestif; plus de porno-
graphie : du goût. C'est l'observa-
tion d'un urfAfe, qui remplace la
laideur inutile du document, de la
chose vue; c'est Part qui remporte
une victoire de plus sur l'inconscience
du cliché. La Parisienne se venge
avec esprit de ses calomniateurs trop
véridiques, en n'offrant aux yeux que
l'idéal, plus vrai que le réel. La
Parisienne minaude au verso de ces
petits cartons qui transmettent ses
caprices ou ses ordres. Parfois, un
bout de paysage, une voile de pé-
cheur repose des séductions de la
ville: telle, par exemple, la carte
personnelle de M. Hippolyte Devil-
lers, ami de Boutet. Et ce n'est pas unique-
ment la carte postale qui se réhabilite au

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P. GUIGNEBAULT


Cartes Je rzxzfe

sous et dans les coiffures... Ce Parisien
semblait prédestiné spirituellement à fonder

contact nouveau de la petite estampe, car
lAfe/t'er Turf sonne à tout : cartes de visite

1P4 fefz'er Turf, asile studieux
et gai de la « petite estampe H
renaissante, — tour d'ivoire
sans décorum, oh le peintre-
graveur travaille avec son
élève et gendre Guignebault.
Une renaissance, en effet,
cette nouvelle présentation
de l'estampe originale, de
l'estampe moderne: silhouette
ou frimousse, croquis de
paysage ou de marine, eau-
forte ou pointe sèche, —
voici la carte postale qui
se métamorphose, se ralhne
et s'anime : plus de gros-
siers tableaux vivants, ca-
pables seulement d'Pzyfur-
fuuéAer sans art les phases


J/ ^

HENRI BOUTET


I g6

Carte Je zzaz'&sa/zce