L'ART DÉCORATIF
P. GUIGNEBAULT
ou d'adresse, bidets d'invitation, lettres de
naissance, catalogue d'exposition, programme
de concert, prospectus ou menus attrayants,
gjv-LD'A plus compliqués des bibliophiles...
La carte personnelle est une trouvaille: au
lieu d'une armoirie privilégiée, d'une banale
lettre ornée, l'artiste inventa l'allégorie, le
petit sujet, qui définit le goût d'un amoureux
d'art, la passion dominante d'un Montorgueil
ou d'un Roger Marx : la série des TGcrzerA,
de Guignebault, ne passa point inaperçue au
Salon de 1902. L'avenir y trouvera la psy-
chologie, pour ainsi dire, de la petite es-
tampe, la raison d'être expressive de ce
nouvel essor décoratif. A ce point de vue,
notre Octave Uzanne fut un précurseur :
les lettrés connaissent ses cartes de jour de
l'an, toujours variées avec le millésime, où
la couleur alterne avec le crayon : annuelle
série, depuis Dillon jusqu'à De Feure...
Et d'autres artistes ou des éditeurs intel-
ligents ont pris la défense de la carte pos-
tale illustrée. Témoin les éditions Grenin-
gaire: de L.-A.'Girardot, l'orientaliste et
peintre-lithographe, une série de quatre
grandes planches en noir ou en couleurs
synthétise des types féminins de l'Algérie et
sera réduite au format des cartes postales ;
déjà, la Co/AcRcuz Û6A Cezzû par portefeuilles
menus de dix planches, associe les noms
des maîtres: Chéret, Grasset, Mucha. — les
trois ((temps)) de l'affiche; sous une couver-
ture fleurie sobrement par Auriol, Steinlen
voisine avec Merson, Léandre avec Sem;
revoici Boutet, l'historiographe de la modiste
tordant sa jupe contre l'imposant carton à
chapeau; voici Ranft, Lebègue, Noury, Ver-
neuil, Charles Guérin, l'original élève de
Gustave Moreau, qui Abr/Ae notre contem-
poraine. Inégale, mais amusante série, ani-
mée par la couleur! Désormais, le document
requiert le charme de la fantaisie et la dé-
licatesse du souvenir.
RAYMOND BoUYER.
P. GUIGNEBAULT
ou d'adresse, bidets d'invitation, lettres de
naissance, catalogue d'exposition, programme
de concert, prospectus ou menus attrayants,
gjv-LD'A plus compliqués des bibliophiles...
La carte personnelle est une trouvaille: au
lieu d'une armoirie privilégiée, d'une banale
lettre ornée, l'artiste inventa l'allégorie, le
petit sujet, qui définit le goût d'un amoureux
d'art, la passion dominante d'un Montorgueil
ou d'un Roger Marx : la série des TGcrzerA,
de Guignebault, ne passa point inaperçue au
Salon de 1902. L'avenir y trouvera la psy-
chologie, pour ainsi dire, de la petite es-
tampe, la raison d'être expressive de ce
nouvel essor décoratif. A ce point de vue,
notre Octave Uzanne fut un précurseur :
les lettrés connaissent ses cartes de jour de
l'an, toujours variées avec le millésime, où
la couleur alterne avec le crayon : annuelle
série, depuis Dillon jusqu'à De Feure...
Et d'autres artistes ou des éditeurs intel-
ligents ont pris la défense de la carte pos-
tale illustrée. Témoin les éditions Grenin-
gaire: de L.-A.'Girardot, l'orientaliste et
peintre-lithographe, une série de quatre
grandes planches en noir ou en couleurs
synthétise des types féminins de l'Algérie et
sera réduite au format des cartes postales ;
déjà, la Co/AcRcuz Û6A Cezzû par portefeuilles
menus de dix planches, associe les noms
des maîtres: Chéret, Grasset, Mucha. — les
trois ((temps)) de l'affiche; sous une couver-
ture fleurie sobrement par Auriol, Steinlen
voisine avec Merson, Léandre avec Sem;
revoici Boutet, l'historiographe de la modiste
tordant sa jupe contre l'imposant carton à
chapeau; voici Ranft, Lebègue, Noury, Ver-
neuil, Charles Guérin, l'original élève de
Gustave Moreau, qui Abr/Ae notre contem-
poraine. Inégale, mais amusante série, ani-
mée par la couleur! Désormais, le document
requiert le charme de la fantaisie et la dé-
licatesse du souvenir.
RAYMOND BoUYER.