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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 5,2.1903

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Salvator, Rémy: Abel Faivre
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https://doi.org/10.11588/diglit.34208#0237

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ABEL FAIVRE

et plus profond sujet d'étude. Pour Abel
Faivre, nous pouvons dire que la laideur
l'enchante, il semble s'y complaire avec joie,
avec même une certaine perversité. Il est,
du reste, doué d'un véritable génie de cari-
caturiste et se révèle l'un des plus subtils
dans la génération actuelle. Il tient sa place,
et quelle place,
entre Eorunz, Cu-
7*7777 774e/?e, 1177-
/g?Yg, Ae772, sans
jamais s'inspirer
de ces grands
artistes; il de-
meure absolu-
ment personnel.
S'il fallait lui
chercher unehlia-
tion, je le trou-
verais héritier du
crayon des Row-
landson, des Gill-
ray, des Cruiks-
hank. Il possède
Cette K ^077/7 07777 g
C7*7zg//e )> dont
parle A. Filon.
Ses types ont tous
une hgure sou-
riante et débon-
naire. Les yeux
pétillent de ma-
lice et d'esprit;
les légendes sont
cruelles et mor-
dantes. Il ne se
passe pas dans
la vie un événe-
ment tragique
sans que Faivre
en voie aussitôt
le côté ridicule et comique. Un train dé-
raille, et dans le désarroi de l'accident,
les wagons brisés, les figures convulsées,
l'écrasement des chairs, les hurlements
de douleur, un employé accourt, inquisi-
teur : <( EY gg/zzz'-L?, ^77'g^Ecg ^77 77 yE/zozY
Y<37M /g C0777p%7Yz772g77f Ygy Yu772g^ ^gzz/g^ ? ))
Encore un dessin. Dans la chambre d'un
mort, la veuve, en longs voiles de deuil,
veille le corps. Arrive l'amie, l'éternelle amie
qui se trouve toujours présente dans les cir-
constances douloureuses de la vie, bavarde, im-
portante, faussement inquiète; elle demande :

«T/07V5, A Vg.s7 1777 777 0 777*77'?)) Et la veuve
pince-sans-rire, déjà consolée, répond : K T7-
777Z7"U^/g777g77^, .5077 LY AuzYjYzyE YgVUZZ^ f U7'777077'g
ù^7ucg.')) Et c'est tout simplement terrifiant
et comique, cela vous fait frissonner et vous
fait rire quoi qu'on en ait. C'est de l'Edgar
Poe, revu par Mark Twain ou Alphonse

Allais. Il y aurait ainsi à citer des centaines
de légendes, gaies, comiques, effrayantes,
où s'épanouit toute la verve de Faivre;
mais parmi les œuvres caricaturistes de
Faivre, il ne faut pas oublier le numéro
spécial de /74^z'gEg zzzz Eezz7*7"e consacré aux
médecins. Tout le mordant, toute la férocité
de Faivre s'y déploient victorieusement. Que
de rages, que de colères, soulevèrent ces
pages vengeresses chez ceux que Léon Daudet
a si justement nommés les « Morticoles. )) Et
cet album se clôt, sur cette phrase délicieu-
sement ironique d'un docteur qui apporte à


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