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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 5,2.1903

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Félice, Roger de: L' art appliqué au Salon d'Automne
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https://doi.org/10.11588/diglit.34208#0268

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L'ART DECORATIF



petits plateaux, boîtes à poudre
tournées et ornées de légers
reliefs, d'une disposition in-
finiment variée et ingénieuse.
Ces accessoires familiers de la
vie féminine, dont il expose
toute une collection, sont ex-
quis, et sans mièvrerie aucune.
Quatre vitrines de grès,
dans une exposition en somme
restreinte, et sans parler de
ceux de Bigot qui parent
presque tous les meubles, at-
testent que la vogue de cette
matière incomparable ne dimi-
nue pas. D'ailleurs, le plus
aristocratique de nos roman-
ciers ne l'a-t-ilpas consacrée?
Ces quatre expositions sont
d'un intérêt inégal. Les œuvres
de M. et ML"? Massoul et celles
de M. Methey, si différentes
du reste, ont un caractère M-"°EQUER
commun : les formes n'ont pas
été assez étudiées, ou bien sont empâtées
par le manque de finesse de la matière.
C'est le grand défaut de la plupart des po-
tiers en grès. Iis croient que plus leurs pots
sont rugueux, grossiers d'aspect, plus ils
sont artistiques ; et ils sacrifient volontiers
la forme pour se consacrer tout entiers aux
variations infinies de la matière.
Voilà ce qui fait ressortir l'évidente su-





M"'" EQUER

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périorité d'un artiste complet comme l'est
Delaberche. Nul ne connaît mieux que lui
toutes les ressources de la belle pâte nuan-
cée, des amples coulées ou des fibrilles de
couleur les plus ténues ; mais le vêtement
de ses coupes, de ses calices, de ses cruches,
est toujours strict et respectueux des formes
comme celui d'une statue antique ; et ces
formes elles-mêmes, on sent qu'elles ont été
longuement méditées, cherchées sur le
tour dans une poursuite obstinée de
la perfection. Plusieurs atteignent à
une pureté vraiment admirable, donnent
l'émotion de la beauté accomplie.
Ceux de M. William Lee ne souf-
frent pas trop de ce voisinage redou-
table. Ils se rapprochent davantage de
la technique japonaise, tout en restant
originaux. Ce qui rappelle aussi l'ex-
trême Orient, c'est la coquetterie avec
laquelle M. Lee présente ses pots, ce
sont les légers accessoires dont il les
accompagne : couvercles de bois ou
d'étain dont le bouton est parfois muni
d'une ganse de soie tressée; petits socles
en bois tourné, qui exhaussent à peine
le vase, mais suffisent à mettre son
galbe plus en valeur.
Chose digne d'admiration ! Les
cuirs repoussés, chers aux dames,

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