DOI article:
Vitry, Paul: Constantin Meunier
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.36674#0054
L'ART DÉCORATIF
pendant son groupe de rM/mezzroz'z" il fau-
drait y ajouter les deux grandes figures du
Nezzzezzz* et du AfoAxozzzzezzz*, qu'il a exécutées
pour le Jardin botanique de Bruxelles. La
commande du Afozzzzzzzezz? .Zo/tt va lui per-
mettre de montrer chez nous ce dont il est
capable en fait de conceptions décoratives.
Mais l'œuvre essentielle qui doit être la
synthèse de ses efforts, c'est ce monument
au Travail qui l'occupe depuis longtemps
sans être encore achevé et que son bio-
graphe souhaite de voir érigé quelque jour
aux abords d'une grande ville, dans le
brouillard des sueurs et des fumées monté
des denses agglomérations, comme un mo-
nument héroïque à la gloire de l'homme
vainqueur de la matière et comme un mo-
nument expiatoire à la mémoire des géné-
rations de travailleurs englouties sous la
pompe des civilisations.
Notre Dalou, frappé par la mort en
pleine activité, n'a pu aller jusqu'au bout
du monument héroïque et fraternel très
semblable d'inspiration à celui-ci, qu'il rêvait,
lui aussi, d'élever à la gloire des artisans
obscurs du grand œuvre de la civilisation.
Meunier aura-t-il plus de bonheur? Il ne
suffit pas que l'on consacre, comme on l'a
promis, dans un musée national, une salle
aux différents fragments de l'œuvre rêvée.
11 faut que cette œuvre vive, et ce n'est que
lorsqu'elle aura été définitivement réalisée
dans sa forme décorative et monumentale
que l'on pourra juger pleinement de la qua-
lité du génie de Constantin Meunier. Elle
doit, d'après le projet que nous fait con-
naître Camille Lemonnier, se composer
d'un énorme soubassement quadrangulaire,
décoré des quatre reliefs colossaux de la
Afoz'xYOzz, de l'Azzt/zzYù'z'e, de la A/z'zze et du
VbtzT, successivement exposés par l'artiste,
surmonté d'une statue de Semeur marchant,
le regard assuré, dans le sillon qui s'entr'ouvre
et qu'il féconde, cantonné enfin de quatre
figures assises dont celle de l'Mzezt/ et celle
surtout de la Afèze nous apparaissent déjà
dans leur grandiose expression d'allégories
réalistes. Mais c'est l'épreuve du plein air,
si la disposition architecturale correspond à
la valeur plastique des morceaux utilisés,
qui confirmera un jour, nous en avons pour
nous l'assurance intime, la haute valeur
de cet art très simple et très robuste, de ce
style très large et très puissant. Ce jour-là,
une grande œuvre s'ajoutera à la liste trop
courte encore de celles qui compteront dans
l'histoire de la grande sculpture décorative
moderne, au Afozzzzzzzezz? tzzzjc zzzozŸx de Bar-
tholomé et à la Aozbe t/e /'Azz/ez* de Rodin
qui, elle aussi, verra peut-être aussi dans
un avenir plus ou moins lointain sa réali-
sation définitive. P.4tL ViTRY.
32
pendant son groupe de rM/mezzroz'z" il fau-
drait y ajouter les deux grandes figures du
Nezzzezzz* et du AfoAxozzzzezzz*, qu'il a exécutées
pour le Jardin botanique de Bruxelles. La
commande du Afozzzzzzzezz? .Zo/tt va lui per-
mettre de montrer chez nous ce dont il est
capable en fait de conceptions décoratives.
Mais l'œuvre essentielle qui doit être la
synthèse de ses efforts, c'est ce monument
au Travail qui l'occupe depuis longtemps
sans être encore achevé et que son bio-
graphe souhaite de voir érigé quelque jour
aux abords d'une grande ville, dans le
brouillard des sueurs et des fumées monté
des denses agglomérations, comme un mo-
nument héroïque à la gloire de l'homme
vainqueur de la matière et comme un mo-
nument expiatoire à la mémoire des géné-
rations de travailleurs englouties sous la
pompe des civilisations.
Notre Dalou, frappé par la mort en
pleine activité, n'a pu aller jusqu'au bout
du monument héroïque et fraternel très
semblable d'inspiration à celui-ci, qu'il rêvait,
lui aussi, d'élever à la gloire des artisans
obscurs du grand œuvre de la civilisation.
Meunier aura-t-il plus de bonheur? Il ne
suffit pas que l'on consacre, comme on l'a
promis, dans un musée national, une salle
aux différents fragments de l'œuvre rêvée.
11 faut que cette œuvre vive, et ce n'est que
lorsqu'elle aura été définitivement réalisée
dans sa forme décorative et monumentale
que l'on pourra juger pleinement de la qua-
lité du génie de Constantin Meunier. Elle
doit, d'après le projet que nous fait con-
naître Camille Lemonnier, se composer
d'un énorme soubassement quadrangulaire,
décoré des quatre reliefs colossaux de la
Afoz'xYOzz, de l'Azzt/zzYù'z'e, de la A/z'zze et du
VbtzT, successivement exposés par l'artiste,
surmonté d'une statue de Semeur marchant,
le regard assuré, dans le sillon qui s'entr'ouvre
et qu'il féconde, cantonné enfin de quatre
figures assises dont celle de l'Mzezt/ et celle
surtout de la Afèze nous apparaissent déjà
dans leur grandiose expression d'allégories
réalistes. Mais c'est l'épreuve du plein air,
si la disposition architecturale correspond à
la valeur plastique des morceaux utilisés,
qui confirmera un jour, nous en avons pour
nous l'assurance intime, la haute valeur
de cet art très simple et très robuste, de ce
style très large et très puissant. Ce jour-là,
une grande œuvre s'ajoutera à la liste trop
courte encore de celles qui compteront dans
l'histoire de la grande sculpture décorative
moderne, au Afozzzzzzzezz? tzzzjc zzzozŸx de Bar-
tholomé et à la Aozbe t/e /'Azz/ez* de Rodin
qui, elle aussi, verra peut-être aussi dans
un avenir plus ou moins lointain sa réali-
sation définitive. P.4tL ViTRY.
32